Adapter notre société aux dérèglements climatiques et investir dans les Services publics : même combat !

Par Julien Rivoire


C’est sous les radars médiatiques et syndicaux, et pourtant la COP28 qui s’ouvre dans quelques jours à Dubaï va devoir arbitrer des discussions importantes :

  • 1er enjeu relatif aux engagements de baisse des émissions de GES : les engagements actuels des États nous placent sur un réchauffement de près de 3°C.  
  • Le 2nd, qui est lié, c’est la question des fossiles. Tout le monde sait qu’il faut les laisser dans le sol, mais les pétromonarchies comme les multinationales du Pétrole ne l’entendent pas de cette oreille, tant les profits espérés sont juteux. 
  • Enfin, 3ième enjeu : les questions du financement et de la solidarité envers les pays les plus impactés. La responsabilité historique de nos pays, les plus riches, est avérée, mais tout est fait pour s’exonérer de cette dette climatique. 

Le risque est grand que les décisions à cette COP ne soient pas à la hauteur, d’autant que la géopolitique et les guerres ne vont pas aider. 

En France, après la sècheresse, les canicules, ce sont les tempêtes et les inondations qui incarnent les conséquences des dérèglements en cours. Comme à l’échelle internationale, ce sont les populations les plus vulnérables qui sont les plus durement touchées.

A chaque fois, que ce soit par la territoriale ou les services de l’État, le service public fait la preuve qu’il est le meilleur bouclier possible contre ces inégalités. 

Par conséquent adapter notre société aux dérèglements climatiques, c’est investir dans le service public. C’est aussi prendre en compte les effets sur le travail réel des agent·es, travail impacté par la rapidité des changements climatiques. 

La caractéristique des politiques publiques sous contrainte écologique va être l’incertitude, l’imprévisibilité des évènements. Pour y faire face on a besoin de fonctionnaires stables, sous statut, car le service public doit être capable de réagir rapidement.  On a besoin d’être formé·es, et d’être écouté·es afin que l’expertise qui vient du terrain soit intégrée. 

Face aux dérèglements écologiques le syndicalisme de transformation sociale doit tenir tous les bouts. On a besoin à tout moment d’analyser les enjeux internationaux, nous investir dans la construction des solidarités entre les peuples, et en même temps être attentif·ve aux luttes au plus près du terrain, pour les articuler aux questionnements des collègues sur l’avenir des métiers, se faire l’écho du travail tel qu’il est et des besoins des agent·es.

C’est aussi s’investir dans les mobilisations sur les territoires, avec les mouvements écologistes, comme on le fait sur la mobilisation contre l’A69 ou les bassines. 

On a des points d’appui pour cela, dans nos textes avec notamment un thème 3 utile et plus concret que certain·nes le croient, des points d’appui dans les SDs, dans la prise en charge de ces questions dans de nombreux SN, avec le secteur dédié, avec notre investissement dans l’AES. 

On doit continuer à mener toutes ces tâches, en les articulant. 

Garder le cap, c’est bien affronter, assumer pleinement, même quand c’est difficile, cette complexité propre à la double besogne qui définit notre syndicalisme de transformation sociale.