Urgence sociale et environnementale

  • Intervention de l’école émancipée au CDFN de septembre 2023, par Laurent Cadreils –

Ce CDFN de rentrée revêt un caractère un peu particulier. Pas seulement car il se passe dans les nouveaux locaux de la fédération qui pourra dorénavant organiser ses réunions mais aussi permettre aux SN, centre de formation et à l’ensemble de la vie fédérale de se passer sur place. Donc de faire mieux vivre la fédération.

Mais aussi car c’est le premier CDFN après la mobilisation sur les retraites, mobilisation qui a été une véritable démonstration de force pour le syndicalisme mais qui n’a pas empêché le gouvernement de passer en force. Le débat que nous aurons demain matin devra nous permettre de tirer un bilan et surtout de se projeter dans un avenir syndical fait de nouveaux combats.

Et des combats, il va y en avoir un paquet à mener face à l’urgence sociale et écologique.

Le gouvernement, avec ses alliés, est à l’offensive à cette rentrée.

Il (le gvt) est à l’offensive, malheureusement, avec une course à l’échalote inquiétante de LREM au RN en flattant les instincts les plus vils sur le racisme et l’islamophobie. Faire de l’Abaya le sujet de rentrée en stigmatisant les filles musulmanes ou supposée telles, annoncer le refus de l’accueil des migrant·es en détresse à Lampedusa. On en arrive à trouver le pape sympathique. Les marches de ce week-end étaient donc nécessaires dans ce climat inquiétant.

Il (le gvt) est à l’offensive contre le syndicalisme en criminalisant le mouvement social. L’affaire Menesplier en est un symbole.

Il (le gvt) est à l’offensive contre la légitimité des organisations syndicales dans une configuration ralliant de la LREM au RN contre les organisations syndicales représentatives dans l’éduc.

Je pense que tout le CDFN est aux côtés de Sophie et Guislaine qui nous ont représenté, en ont pris certes plein la gueule, mais ont sacrément bien répondu, elles ont fièrement représenté la FSU. Merci à elles. !

Enfin, il est à l’offensive dans la Fonction Public avec la volonté de Guerini de mettre encore un coin supplémentaire dans le statut.

Il y a donc une urgence à montrer la détermination du syndicalisme à défendre les conditions de vie et de travail. Et au cœur de cette question, il y a le contentieux salarial et le non rattrapage du point d’indice par rapport à l’inflation.

Cette bagarre sur les salaires, qui doit être une forme de fil rouge de l’activité syndicale dans la période, s’inscrit dans les suites de la séquence sur les retraites, à plusieurs titres.

D’abord car elle permet, même si les appels des uns et des autres ne sont pas les mêmes d’avoir un arc syndical large pour défendre la nécessité d’une augmentation importante des salaires avec des revendications unifiantes.

Ensuite, car elle permet, de développer un argumentaire sur la confiscation de la richesse produite par les profits records réalisés. Nous devons déconstruire le mensonge du gouvernement selon lequel la hausse des salaires conduirait à une hausse des prix. La hausse des salaires c’est une répartition plus juste de la richesse créée par les travailleurs et travailleuses au détriment des actionnaires qui engrangent des profits hallucinants.

Enfin, car cela permet de développer une revendication historique du syndicalisme, qui dans une période de faible inflation nous n’avons pas mise en avant : l’échelle mobile des salaires.

Pour cela, nous avons une première date dans le paysage : le 13 octobre. Pour l’école émancipée, il est nécessaire que la FSU appelle les personnels à être en grève ce jour-là. Bien évidemment, cette première journée de grève ne va pas nous permettre immédiatement de gagner. Mais elle installera une conflictualité avec le gouvernement et dans la tête des salarié·es. De plus l’appel à la grève du 13 nous permettra de développer un matériel au long court sur cette question.

La question des salaires doit nous permettre aussi de développer un discours sur la fonction publique et l’attractivité des métiers des Services Publics. Des services publics utile à la lutte contre les inégalités, l’INSEE l’a encore démontré récemment, mais nécessaire aussi pour conduire une réelle planification écologique. On doit donc avec la FSU porter l’idée de cadre le plus large possible pour défendre et développer les Services Public et défendre le statut.

Mais pour donner des perspectives à notre syndicalisme et dans cette période difficile, il y a un fort enjeu à porter notre projet de construction d’un nouvel outil syndical. Et pour cela, il est non seulement nécessaire de continuer à s’adresser à la CGT et Solidaire (sans exclusive) mais aussi de porter auprès de nos mandant·es notre projet de construire un nouvel outil syndical aussi fidèle aux salarié·es que ce gouvernement et le Medef le sont à la bourgeoisie.

Il nous faut donc répondre favorablement à toutes les perspectives d’unité d’action mais aussi que la FSU assume sa place centrale auprès de CGT et Solidaires pour dire l’urgence de se rassembler dans un outil syndical de luttes et de transformation sociale.