Enfants migrants, précarité, syndicalisation : il y a urgence !

  • Intervention de la SD 60 par Pierre Ripart

En juin dernier dans l’Oise, 790 migrant·es étaient hébergé·es dans des hôtels. En septembre, le ministère de l’Intérieur vient de fermer 90 places. Vous imaginez les conséquences pour les familles et les enfants. La situation empire et ce n’est pas près de s’arrêter. Aux nouvelles fermetures, s’ajouteront les expulsions en lien avec les JO 2024. Les enfants se retrouvent de plus en plus tôt dans la rue. L’âge pivot est passé de 7 à 3 ans en 4 mois pour la mise à l’abri. Des femmes qui viennent d’accoucher ne sont pas misent à l’abri. Les collègues avec les travailleurs sociaux font de leur mieux pour permettre à ces familles de vivre dignement en accédant à la restauration scolaire ou en organisant des collectes, des petits déjeuners, etc. Mais cela ne pourra pas tenir longtemps car les tensions sont vives et pourraient apparaître aussi autour des banques alimentaires, elles aussi contraintes et obligées de sélectionner les bénéficiaires de ces aides. Des mobilisations ont lieu, avec les RESF, avec la FSU et leurs sections départementales, avec tous les collectifs en faveur des migrant·es. Mais ces collectifs, qui vivaient déjà sur de solides mais peu nombreuses épaules, sont aujourd’hui aux abois, et lancent des signaux de détresse attrapés au vol par les travailleurs sociaux. La FAS, et l’UNICEF publiaient d’ailleurs un dernier baromètre édifiant. En plus de la mobilisation unitaire du 30 novembre contre l’immigration jetable et contre la Loi Asile et Immigration, en plus de toutes nos initiatives contre le poison qu’est l’extrême droite, la FSU doit largement proposer un plan d’action unitaire et national. Il y a urgence.

Il y a urgence aussi du côté de la lutte contre la précarité. La grève du 3 octobre arrive à point nommé pour s’opposer à la mise en place des PAS qui va être expérimenté dans plusieurs départements et mettre en avant les revendications des AESH sur le statut, la formation ou les salaires. Car avec ces dernier·es qui en plus de voter pour la FSU en CSA et CCP et d’adhérer la FSU (par un de ses syndicats nationaux), de belles perspectives de lutte et d’organisation peuvent s’ouvrir autour d’un syndicalisme qui permette aux précaires, toutes catégories et corps de métier confondus, de s’organiser, de se syndiquer, de résister, de lutter et on l’espère, de gagner.

Dernier point sur la syndicalisation : 9% de perte de nos effectifs en 3 ans (observatoire de la vie fédérale) : c’est énorme. Aussi, la FSU Oise salue la campagne nationale et fédérale de syndicalisation. Si la mobilisation retraite a permis de ralentir la chute, nous avons encore un travail énorme à mener et ce, à tous les niveaux. C’est de notre avenir, voire de notre survie dont il s’agit. Ni plus, ni moins. Cette campagne trouve donc bien sa place quelques mois après les élections professionnelles et la mobilisation Retraite du printemps dernier où nos collègues ont vu beaucoup de U sur des professions de foi puis beaucoup de U sur des drapeaux. Allez, elle est tellement bien qu’il faudrait même qu’elle soit annuelle, qu’elle revienne tous les ans tant elle complète l’action quotidienne des sections départementales et des syndicats nationaux.