Prendre nos responsabilités et armer le camp de la paix

Intervention d’Antoine Chauvel

De CDFN en CDFN nous déplorons une situation internationale de plus en plus inquiétante.

En Ukraine, la guerre s’enlise au début de sa 3ème année. Et la dépendance de la résistance aux livraisons d’armes occidentales est une évidence. C’est d’ailleurs le pari de son essoufflement que fait Poutine en espérant voir ces dernières remises en cause si Trump arrivait au pouvoir. Et dès lors pouvoir poursuivre son projet impérialiste et colonial.
En Palestine, Netanyahou est en roue libre et se contrefiche, notamment pour des questions politiques internes, des limites posées par son allié historique américain. Ce que nous craignions est en train d’arriver et l’ONU parle bien d’un début de génocide. Les images de tirs pendant les livraisons de nourriture rappellent furieusement celle des chefs de guerre somaliens. Pour autant les livraisons d’armes en Israël continuent y compris par certaines entreprises françaises, comme l’expliquait Mediapart encore la semaine passée.
Enfin, l’Union Européenne comme la majorité des États de la planète, augmentent ses budgets militaires. En France, la loi de programmation militaire de 2024 à 2030 augmente le budget dédié de 40%. Une augmentation massive qui rend palpable la militarisation et qui se fait sur le dos d’autres financements dont nos services publics, dont nos salaires.

Dans ce contexte de militarisation globale, porter la voix de la paix juste est un impératif, pour notre camp social comme pour toutes les organisations qui le représentent.
Il ne s’agit pas d’affirmer une paix béate. Une paix qui, quand le rapport de force est complètement défavorable, revient à avaliser les agressions impérialistes comme ce fut le cas en Ukraine ou ou les génocides comme à Gaza.
Au contraire, nous devons participer à un camp de la paix juste s’opposant aux discours va t en guerre du pouvoir qui renforce les positions radicales de tous les belligérants.
À un camp de la paix juste qui articule droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, refus de la colonisation, respect du droit international conçu comme un cadre minimum, et construit des actions concrètes, agissant et lutte contre les divisions qui secouent notre camp.

Au moment où les Gazaoui·es sont exterminé·es, nous devons poursuivre la construction du mouvement de solidarité avec la Palestine en renforçant les mobilisations qui mettent la pression sur notre gouvernement, en étudiant les possibilités de journées européennes ou plus larges encore autour des sanctions internationales. Et investir les initiatives qui permettent de peser directement sur Israel à commencer par les actions BDS.

En ce qui concerne l’Ukraine, s’appuyer sur les embryons qui permettent d’espérer. Soutenir les activistes russes, les déserteurs, toutes celles et ceux qui s’opposent à la dictature et à la guerre. Soutenir aussi les voix de gauche en Ukraine qui s’opposent et résistent à la fois à l’agression russe à la fois à l’autoritarisme libéral de Zelenski. Et ici ne pas s’opposer aux livraisons d’armes mais exiger qu’elles soient couplées de contrôles et surtout d’une action intensive de sanctions envers la Russie pour obliger aux négociations.

Tout cela nous ne le menons pas seul·es. Il est fondamental de s’appuyer sur des cadres larges, dont certains existent depuis plus de 20 ans. Les construire et les renforcer est un impératif : Ne pas le faire c’est affaiblir ce camp de la paix exigeante. Participer à la division de ce camp, c’est renforcer la guerre et l’extermination là bas et c’est renforcer Macron et le bellicisme ici. Ayons conscience des enjeux qui sont immenses, prenons nos responsabilités et armons le camp de la paix.