Revendiquons un corps pour les Assistant.es d’Education

Geoffrey Sertier (CAN)

Les craintes que nous avions exprimées quant à l’arrivée des AED en CDI se sont confirmées : loin d’être une avancée, c’est en fait la précarité pérennisée.

Seul un statut serait véritablement protecteur et permettrait de lutter contre les nombreux problèmes, dont ceux cités dans l’amendement n°72, que nous soutenons et pour lequel nous demandons un vote complet

Nous avons entendus de nombreux arguments contre cette création d’un nouveau corps.

Certains peuvent s’entendre, sans que j’y adhère, mais d’autres non.

Comment dire à des collègues que leurs missions ne démontrent pas une professionnalité suffisante pour créer un corps de fonctionnaire ?

Iels distribuent documents et formulaires à celles et ceux qui en ont besoin, iels répondent aux questions de toutes et tous, iels gèrent les salles de travail dont celles avec du matériel informatique, iels contribuent à assurer la sécurité de chacun… Bon en les lisant j’avoue que c’est vrai, ces missions ne sont pas… Ah non, pardon, autant pour moi je me suis trompé : je viens de vous lire les missions statutaires des bibliothécaires assistants spécialisés, un corps de fonctionnaires d’État de catégorie B travaillant dans les BU…

Tout ça pour vous dire que juger du niveau de professionnalité des missions d’autrui, a fortiori des travailleur·euses précaires, ne nous grandit pas.

Les craintes sur le devenir des CPE sont compréhensibles. Les gouvernements libéraux qui se sont succédé et leur obsession pour les dépenses publiques et non pour l’intérêt crucial des services publics peut conduire à toutes les ignominies. Mais donner des droits à une catégorie ce n’est jamais en retirer à d’autres, et protéger un statut ne peut se faire au prix du maintien de milliers de collègues dans la précarité.

Si demain le gouvernement annonçait que les PsyEN doivent être mis en extinction car après tout, les profs dont l’ISOE a été doublée peuvent assumer les conseils relatifs à l’orientation, pensez-vous que le SNES irait négocier la baisse des indemnités d’orientation des un.es contre la survie des autres ? Bien sûr que non ! Le SNES mènerait une lutte acharnée pour les collègues et notre vision de l’école !

Si jamais un gouvernement donnait le moindre signe de menace sur le corps des CPE, les camarades nous trouveront, moi et les AEd, à leurs côtés pour construire la lutte !

Mais nous ne pouvons nous permettre de ne pas réclamer le meilleur, et donc le statut, pour nos collègues AEd quand nous le portons désormais pour toutes les autres catégories !

Ne trions ni nos élèves, ni nos collègues !