Pour un secteur AED auto-organisé

Félix Blanquet Le Marchand (Normandie)

Félix, pour l’école émancipée, AED, j’interviens sur mon métier.

Camarades, que penseriez vous si je vous disais que le pacte était une bonne nouvelle pour les équipes d’AED car cela désengorge les vie scolaires ? Que nous voulons que les CPE soient nos cheffes?

Au delà de la provocation, vous trouverez forcément inconvenant, et à raison, qu’une AED exprime des remarques décalées sur des métiers qui ne sont pas le sien . C’est pourtant notre quotidien , dans nos établissements et jusque dans notre syndicat, où nous entendons des propos basés sur une réalité vécue il y a 30ans :

« AED ce n’est que des missions de surveillance », «les MISE c’était quand même mieux », ou encore nous faire sentir comme une menace pour les autres corps du secondaire au sein de ce congrès (paragraphe 79).

Ne renvoyons pas à des mandats anciens, les AED ont besoin d’un corps et d’un statut, seule protection face à l’arbitraire des cheffes d’établissement pour faire de nous des pionnes, des vigiles fouilleuses de sac ou pire les agentes d’une politique réactionnaire, d’une police islamophobe du vêtement devant nos établissements.

Les discussions sur “la situation précaire des AED” sont trop souvent guidées par une vision élitiste de l’accès aux métiers de l’Education nationale, et à une forme de mépris de classe envers les plus précaires. Combien d’AED ont eu leur mot à dire sur ce paragraphe 79  qui demande la suppression de leur statut? Pourquoi ne laisse-t-on pas les AED libres de définir les mandats qui les concernent alors que c’est le cas pour d’autres catégories ? Nous, AED sommes vos collègues. Vous ne voulez pas que nous vous disions comment doit être votre travail ? Ne nous dîtes pas comment doit être le nôtre.

Pour conclure, le SNES a tout pour être un merveilleux outil syndical aidant les AED. Ne nous coupons pas du terrain. Permettons l’autoorganisation des AED au sein d’un groupe de travail national perenne, outil d’élaboration de nos revendications. Ne cédons pas à la nostalgie ou aux craintes corporatistes. Imaginez-vous un syndicat de masse et de transformation sociale qui ne réponde pas aux demandes des plus précaires?