Nous avons un autre projet pour l’école, pour notre société

Je voudrais revenir sur un certain nombre d’interventions de ce matin :

        Tout d’abord sur le pacte : nous avons raison de vouloir connaître la distribution des “briques de pacte” mais nous avons besoin de communiquer sur notre connaissance du terrain, de profiter de notre implantation à travers une enquête par exemple afin de pouvoir poursuivre la communication sur l’échec du pacte.

        Sur l’entrée dans le métier ensuite, il nous faut constater l’aveuglement d’UA au SNES à travers son mantra de la place du concours en M2, notre divergence porte bien la dessus et non sur le niveau de qualification des enseignant-es. Cette posture déconnectée de la réalité de terrain dans la fonction publique où des métiers recrutés plus tôt sont bien mieux payés que nous par exemple ne fait même pas constat de son échec. L’assèchement du vivier trouve en partie sa source dans l’éloignement du concours au cours des études ces dernières décennies.

        Sur les perspectives de grève il nous faut bien constater que l’échec de la mobilisation pour nos retraites pèse sur les capacités de mobilisation actuelle mais que les exemples récents de grèves victorieuses et de perspectives de mobilisation à l’échelle internationale (USA, Québec…) doivent nous interpeller pour notre campagne présentée par Sophie dans la perspective d’une grève en janvier, dans laquelle notre projet d’école doit être bien visible (articulé avec la campagne fédérale “nous faisons l’école”) mais au-delà dans laquelle notre syndicalisme porteur d’un projet de société s’exprime, ce sur quoi nous semblons moins volontaristes et dont l’abandon du thème 3 (thème de congrès sur les alternatives) est un symptôme.

        Enfin soyons raisonnables sur la question palestinienne car s’il existe des collègues qui s’étonnent de communiqués fédéraux au sujet de la caractérisation du Hamas qui ne serait pas assez sévère, il en existe également qui sont heurtés lorsque l’expression syndicale est assez timorée contre la politique de l’État d’Israël et trace en filigrane un alignement timide et implicite sur la rhétorique guerrière qui a bonne presse en France actuellement.

Clément Lefèvre, CAN