Ne pas rester l’arme au pied

Par Jean-Philippe Gadier


Si l’Assemblée qui sortira de l’élection législative fait encore partie des inconnues de la période, sans présence forte du mouvement social dans le paysage, l’orientation qu’aurait le deuxième quinquennat Macron avec une majorité législative ne souffre pas l’incertitude même si son élection reste marquée par un faible niveau d’adhésion à son programme et une base électorale souvent âgée. La recherche d’un mouton à cinq pattes pour premier ou première ministre ne changera rien à la poursuite de sa ligne néo libérale et autoritaire.

Dans cette configuration, des attaques importantes sont à attendre et à brève échéance. D’abord bien sûr à propos des retraites, mais aussi autour des services publics, et singulièrement de l’école. Le retour de l’inflation ravive également la question salariale au point que le dégel du point d’indice semble à l’ordre du jour gouvernemental sans que l’on sache le niveau d’augmentation ou les conditions exigées via d’éventuelles contre parties.

Comme nous l’avons fait pour l’élection présidentielle, nous avons à convaincre notre champ syndical de se rendre aux urnes, à poursuivre le travail de contestation du projet neo libéral et de l’extrême droite.

Pendant le quinquennat précédent, et singulièrement pendant les derniers mois et la campagne présidentielle, le mouvement social a su maintenir cette contestation sur le terrain. Mouvement contre la réforme des retraites de 2019, contestation de la politique éducative, grèves sur les salaires et l’emploi dans les secteurs public et privé, et, en interpro. Cette activité, n’en doutons pas, participe du niveau atteint par l’UP au premier tour.

Le mouvement syndical doit faire savoir que tou·tes les candidat·es ne se valent pas comme point d’appui à nos luttes et à nos revendications. Il doit le faire d’autant plus que la possibilité d’une majorité NUPES à l’assemblée n’est pas exclue et que ce simple fait mettrait le syndicalisme de transformation sociale face à de toutes autres perspectives.

Mais, sans assujettir l’outil syndical aux organisations politiques, il nous faut certainement faire des pas supplémentaires au vu de l’urgence sociale et climatique, qui passe par la rencontre de la nouvelle union populaire écologique et sociale, et la prise d’initiatives (appel de syndicalistes, du mouvement social…) pour permettre une bifurcation des politiques menées de plus en plus indispensable.

La levée d’un nouvel espoir à gauche est un nouvel élément pour le mouvement social qui représente un potentiel de rupture avec 40 années où le politique a été vécu comme une source de déceptions voire de trahisons par une bonne partie du syndicalisme et des salarié·es. Il y a des initiatives à prendre de rencontre et de discussions sur nos revendications et le programmes mis en avant lors des élections.

Quelque soit le verdict des urnes, une absence de mouvement social n’est pas une option.

Quoiqu’il arrive donc, le SNUipp-FSU et la FSU doivent se mettre en ordre de bataille et prévoir des mobilisations dans les cadres unitaires et interprofessionnels adéquats. Le nouvel outil syndical avancé lors du congrès fédéral de Metz s’inscrit pleinement dans ce maelstrom revendicatif.