Salaires, retraites : se mobiliser dès maintenant

Par Emilie Moreau


Le salaire a toujours été l’une des préoccupations principales des salarié·es. Avec une inflation qui pourrait atteindre en juin 5,4% sur un an, la hausse des prix des énergies mais aussi de l’alimentaire et des services continue de s’accélérer grevant toujours plus le pouvoir d’achat. Dans un pays qui produit toujours plus de richesses, il est urgent de revoir leur répartition en rétribuant mieux le travail.

Comme dans le privé, il faut augmenter les rémunérations dans la Fonction publique : les agent·es cumulent depuis 2010 le gel de la valeur du point d’indice, l’augmentation des cotisations pour les pensions, et une inflation cumulée de 14% sans prendre en compte 2022. Pour un PE au 9ème échelon, cela équivaut à 450 euros de manque à gagner par mois.

La reconnaissance du travail effectué par les agent·es du public et de leur utilité sociale passe par l’augmentation des salaires.

La mesure immédiate, avant la réhausse des grilles, doit être la revalorisation de 20% de la valeur du point d’indice.

L’autre chantier de mobilisation dans la période porte sur les retraites car Macron a annoncé vouloir repousser l’âge légal de départ à 65 ans.

Une telle contre-réforme n’a pas de justification économique au regard du financement des caisses de retraites (selon le dernier rapport du COR).

Elle serait aussi injuste car l’espérance de vie est moindre pour un ouvrier que pour un cadre, moindre pour les plus pauvres que pour les plus riches. L’INSEE a rappelé dernièrement que, pour une génération arrivant à 62 ans, 25% des 5% les plus pauvres sont déjà décédé·es contre 5% des 5% les plus riches.

Au-delà de ces nécessaires critiques, il va falloir porter notre projet, montrer qu’il n’a rien d’une utopie, car son financement est possible. Il s’agit de choix à faire, en premier lieu en faveur de l’emploi et des salaires, et donc plus globalement imposer une meilleure répartition des richesses.

Salaire et retraite, ont comme point commun d’être au cœur de la répartition des richesses. Répartition sans cesse attaquée par les politiques libérales qui confisquent les richesses au détriment des salarié·es.

Les réformes des retraites ont toutes eu pour conséquence la baisse des pensions, notre salaire continué.

Et quand les gouvernants disent augmenter nos salaires en baissant ou en supprimant les cotisations sociales, ils nous donnent d’une main ce qu’ils reprennent de l’autre. En effet, les cotisations sont la part socialisée de notre rémunération qui nous donne accès aux biens communs comme notamment la Sécu. Les réduire affaiblit ces biens communs.

Défendre les salaires, les retraites et les cotisations sociales, c’est lutter pour d’avantage de justice sociale et faire du commun dans le monde du travail. Cela implique des mobilisations d’ampleur pour contrer les projets libéraux. Il nous faut dès maintenant préparer des outils d’information, de communication, de conviction. Cela nous impose de peser dès à présent sur les législatives.