L’école publique attaquée par le libéralisme

  • Intervention de l’école émancipée au CDFN de septembre 2023, par Céline Sierra –

Il est un domaine où le rapprochement entre LREM, LR et les extrêmes droite n’est plus à démontrer. La demande de Pecresse de transfert de l’état vers les régions de la gestion notamment des lycées professionnels en est l’une des illustrations : quoi de mieux pour favoriser l’employabilité de la jeunesse populaire que de rapprocher bassin d’emploi et formation. Ainsi l’assujettissement débutera dès le lycée. Autre demande de Pecresse, la possibilité de recruter des profs venu·es de la « société civile » qui sous entend, vous l’aurez compris comme moi qu’être ingénieur·e ou chef·fe d’entreprise suffit pour enseigner. Pour Pecresse comme pour Macron, enseigner est un métier qui ne s’apprend pas, et que l’on peut exercer entre 2 emplois. Avec le même opportunisme que Macron, elle prétend que ces projets permettront de résoudre la crise d’attractivité que nos métiers traversent. Cette alliance politique ne s’arrête pas à droite : elle s’étend jusqu’à l’extrême droite. Sophie et Guislaine en ont fait les frais en recevant la violence du mépris du libéralisme réactionnaire et autoritaire envers nos organisations syndicales. C’est cette violence qui est à l’œuvre dans nos écoles et nos établissement envers nos collègues à l’heure où les mensonges sur nos temps de travail laissent croire que nous pouvons travailler plus pour quelques miettes. C’est cette violence que subissent nos élèves des classes populaires à qui Macron veut raccourcir les vacances et qu’il veut mettre le plus vite possible dans les pattes du patronat et qu’il ne veut pas faire payer à l’école privée le contournement de la carte scolaire. Ainsi Macron instrumentalise l’éducation nationale comme l’ensemble des services publics pour maintenir l’ordre social au service du libéralisme, pour faire de l’œil à la droite et à l’extrême droite, qui le lui rendent bien.

Dans la période, il nous faut ensemble défendre, sur la base de nos mandats fédéraux, les attaques contre la formation enseignante énième pièce du puzzle libéral. Déjà la formation initiale a subi un train de réformes quasi-permanent qui, articulées avec une diminution dramatique des moyens alloués ont conduit à sa dégradation. La volonté macronienne d’en déposséder l’université pour la rapprocher le plus possible de l’employeur n’a pour autre but que de réduire la professionnalité enseignante ce qui prolétarisera le métier et impactera les carrières.

Pour nous y opposer, il nous faut construire le front le plus unitaire possible : du côté des collègues, porter dans les collectifs de travail, la reprise en main des métiers. Il faut aussi convaincre usagers et usagères qu’une autre école est possible. Que l’école émancipatrice, inscrite dans notre projet syndical, doit être défendue largement, avec les associations, les mouvements d’éducation populaire, avec les politiques qui croient en la transformation sociale. Il s’agit maintenant pour la FSU de porter la nécessité d’un investissement massif pour l’éducation qui permette réellement de lutter contre la ségrégation scolaire. La tribune « Contre l’école du tri social » qui rassemble largement est une première initiative qui appelle des suites. Cela passera par une large campagne à l’initiative de la FSU et de ses syndicats nationaux en direction de l’opinion publique et de nos lieux de travail, centrée sur des revendications unifiantes : baisse des effectifs, augmentation des salaires, baisse du temps de travail, recrutements à la hauteur des besoins, pour faire mieux d’école. Une campagne qui n’exclut pas l’action y compris par la grève, avec le vote du budget comme première étape, pour qu’enfin, plus de moyens, les moyens nécessaires, aillent à l’école publique !