Dossier de la revue n°103: un péril jeune ?

Le 27 juin 2023, Nahel M. est mort, tué d’un tir policier à bout portant. Cette mort s’inscrit dans une histoire traumatique, celle d’une jeunesse issue de l’immigration postcoloniale qui fait face aux injustices qui se succèdent depuis des décennies. Ces expériences engendrent non seulement un rejet de la police, mais aussi une perte de confiance dans la République et ses promesses trahies.

Ces morts sont à l’origine des émeutes dans les zones urbaines paupérisées, comme cela s’est produit en ce début d’été dans nombre de villes – y compris petites – sur tout le territoire […]

Les articles du dossier:

  • Des jeunesses syndiquées ?
    DOSSIER Les jeunes scolarisé.es et/ou dans l’emploi représentent un enjeu pour le renouvellement syndical. Il est de la responsabilité des organisations syndicales de prendre en compte leur quotidien. Parler des jeunesses populaires et du syndicalisme implique de rompre avec des oppositions du type jeunesses populaires/jeunesses scolarisées ou jeunesses au travail/jeunesses sans emploi. En réalité, ces catégories sont étroitement imbriquées. Les jeunesses populaires sont (ou ont été) scolarisées. Parmi les 8,1 millions de 15-24 ans, on en compte 5,4 de scolarisé·es,[…]
  • Nahel et la jeunesse racisée : de qu(o)i parle-t-on ?
    DOSSIER Une analyse prenant en compte la longue histoire coloniale, patriarcale et capitaliste de la France permet de comprendre la surreprésentation des jeunes garçons racisés issus des quartiers populaires dans les victimes de violences policières. La mort de Nahel, comme les autres crimes racistes, déplace le regard vers ce qui autorise les institutions républicaines à discriminer singulièrement une part des habitant·es du « pays des Lumières ». Il est d’abord tentant de chercher des explications « antiracistes » du côté de la jeune victime[…]
  • Jeunesses populaires révoltées
    DOSSIER Le 27 juin 2023, Nahel M. est mort, tué d’un tir policier à bout portant. Cette mort s’inscrit dans une histoire traumatique, celle d’une jeunesse issue de l’immigration postcoloniale qui fait face aux injustices qui se succèdent depuis des décennies. Ces expériences engendrent non seulement un rejet de la police, mais aussi une perte de confiance dans la République et ses promesses trahies. Ces morts sont à l’origine des émeutes dans les zones urbaines paupérisées, comme cela s’est produit en[…]
  • Une jeunesse ou des jeunesses ?
    DOSSIER Loin de former un groupe social homogène, les jeunes voient leurs conditions de vie et leurs perspectives d’avenir bien différentes selon leurs origines sociales. Parmi les classes populaires, les jeunes racisé·es souffrent de discriminations supplémentaires. Pour la sociologie, la jeunesse commence lors de l’entrée au collège et s’achève avec l’accès au statut d’adulte, lorsque sont franchies différentes étapes : décohabitation familiale, premier emploi, installation en couple et éventuellement parentalité. Ce qu’on appelle « jeunesse » englobe donc une période qui peut[…]
  • Un événement de portée historique
    DOSSIER Les événements qui ont suivi la mort de Nahel ont été d’une ampleur et d’une intensité exceptionnelles : la mort d’un·e jeune racisé·e provoquée directement ou indirectement par la police a été depuis des décennies à l’origine de nombreuses émeutes en France et dans le monde. Parfois, sans crier gare, la rage s’étend sur l’ensemble du territoire national. L’émeute est ainsi devenue soulèvement entre le 27 octobre et le 17 novembre 2005. La France est un terrain de choix pour la[…]
  • Parler de la discrimination scolaire ? Oui, mais qui veut l’entendre ?
    DOSSIER L’école est à l’image du reste de la société un lieu de discriminations pour les jeunes racisé·es. Si celles-ci sont assez peu dénoncées, c’est bien souvent parce que l’institution n’est pas prête à se remettre en cause. Selon Trajectoire et origines de l’institut national d’études démographiques (Ined), l’école est mentionnée comme lieu de discrimination par 49 % des descendant·es d’immigré·es algérien·nes ayant subi ce type d’expérience en France, par 47 % issu·es de Turquie, 42 % d’Afrique subsaharienne ou encore 38 % issu·es[…]