Emilie Moreau
Groupes de travail, bilans, agenda social… nous connaissons toutes et tous ces termes qui renvoient au « dialogue social », élément du langage libéral très souvent développé par le gouvernement et les employeurs, pour essayer de faire avaliser leurs politiques.
Au fil du temps et d’autant plus avec les gouvernements Macron, cette conception du dialogue social s’est restreinte à leur volonté d’en faire des temps d’informations, avec une simple écoute polie de l’administration.
Le dialogue social s’est aussi contraint par la réduction des délais de prévenance et d’envois des documents laissant trop souvent peu de temps aux militantes et militants pour préparer correctement ces réunions.
Et ce n’est pas la démultiplication de ces réunions qui améliore les choses, sauf pour les ministères qui peuvent ainsi se glorifier de tout ce « dialogue social » mené…
Il est donc légitime de se demander si tout cela est bien utile ou s’il ne serait pas dans l’intérêt de nos syndicats d’être encore plus présents sur le terrain. Renforcer notre audience auprès des personnels nous permettrait de développer et porter partout notre projet syndical, serait bénéfique pour la syndicalisation, pour les élections professionnelles à venir et par répercussions donnerait plus de poids à notre parole dans les instances.
Cependant, participer à ces différentes réunions est aussi une manière pour nous de porter les revendications des personnels, chose d’autant plus importante au vu des conséquences de la loi dite de la transformation de la Fonction publique.
Il s’agit donc pour nous de différencier les réunions où on discute des réunions où on nous occupe et de s’autoriser, plus encore, à ne pas participer ou à ne plus participer à certaines réunions.
Et tout comme on rend compte de notre travail en instances, nous pourrons dire aux personnels que, face à une forme de surdité gouvernementale et à ces méthodes, bien porter leur voix nécessite parfois de refuser de siéger ou de claquer la porte.