Thème 3 – International : Palestine et Sahel

Antoine Vigot

Cher.e.s camarades,

Mon propos concernera deux points du texte débattu sur les questions internationales : la Palestine et la Françafrique.

Sur la Palestine, nous approuvons l’écriture de synthèse adoptée par les rapporteurs sur la dénonciation de l’apartheid dont est victime le peuple palestinien. Elle donne un mandat clair à la FSU pour participer aux campagnes qui seront menées sur ce thème par les organisations de solidarité à l’international et en France dans le cadre du collectif national pour une paix juste et durable avec nos partenaires syndicaux CGT et Solidaires notamment.
J’attire l’attention du congrès sur le fait que refuser d’employer le terme apartheid nie une réalité documentée largement : hier encore Amnesty international, après Human Rights Watch ou l’ONG israélienne des droits humain B’Tselem dénonçait dans un rapport le régime d’apartheid.
Dénoncer l’apartheid, ce n’est pas faire faire un anachronisme avec la situation de l’Afrique du Sud avant 1991, c’est se référer à un crime juridiquement défini par le statut de Rome de la CPI.
Dénoncer l’apartheid, ce n’est pas remettre en cause l’État d’Israël, c’est nommer et combattre un régime inique fondé sur la fragmentation territoriale, la ségrégation juridique, consacrée par la loi fondamentale de 2018 sur l’Etat-nation du peuple juif, et la dépossession des ressources et du sol. Ce régime organise la domination sur les Palestinien.ne.s et la perpétue !
Dénoncer l’apartheid, c’est aider ceux et celles en Cisjordanie, à Gaza et en Israël qui luttent pour l’égalité des droits, pour une paix juste et durable et le respect du droit international !

Mon second point concerne le paragraphe sur la Françafrique et la question des interventions françaises au Sahel. Initiées par Hollande et poursuivies par Macron, elles sont un échec. Rien de surprenant, elles s’inscrivent dans la logique des guerres contre la terreur initiées par les Etat-Unis de Bush après 2001. Après celle d‘Irak, la débâcle en Afghanistan en août 2021 montre à quel point ces guerres alimentent le phénomène terroriste qu’elles sont sensées combattre. Pour preuve, après neuf années de guerre, la situation au Sahel est dégradée, tant sur le plan sécuritaire que social et politique. L’action de l’armée française et de ses alliés dans le cadre de ces opérations a provoqué un regain des attaques djihadistes, des exactions, un surcroît de victimes civiles et une colère légitime des peuples et de la jeunesse. Cette colère alimente l’instabilité politique comme le montrent les coups d’État récents au Mali et au Burkina Faso. Fidèle à ses engagements pour la paix et contre les logiques néocoloniales, la FSU doit demander le retrait immédiat des troupes engagées au Sahel, via les opérations Barkhane et Takuba. C’est pourquoi l’Ecole Emancipée maintient son amendement en ce sens. Troupes françaises hors d’Afrique !