Claude Gautheron pour la SD 39
Les propos du candidat Zemmour déclarant qu’« il faut en finir avec l’obsession de l’inclusion des élèves handicapés », font injure aux valeurs que véhicule l’École et que porte la FSU, en excluant d’emblée les enfants en situation de handicap de l’école ordinaire. En affirmant un peu plus tard que « l’inclusion est une mauvaise manière faite aux enfants et à ces enfants-là », il se place dans la grande tradition de l’extrême droite ségrégative et excluante. Rappelons que l’École inclusive telle qu’elle se définit et telle qu’elle se pratique au quotidien est loin de se limiter uniquement aux élèves en situation de handicap qu’il stigmatise. Elle concerne une grande diversité d’enfants et de jeunes issu.es de milieux sociaux, de parcours scolaires, de trajets personnels et/ou familiaux variés.
Depuis 2005, l’inclusion est portée à grands coups de formules incantatoires par une succession de ministres déployant des politiques libérales dont justement, les priorités ne permettent pas de débloquer les moyens nécessaires pour faire de l’école un espace véritablement inclusif et dévoient le principe de l’école inclusive. Dans cette école qui fonctionne à moyens réduits, l’inclusion s’avère souvent compliquée, engendrant des incompréhensions, des difficultés voire des souffrances, en particulier lorsque le handicap de l’enfant entraîne des comportements qui perturbent fortement la classe. Ces difficultés peuvent faire douter de la faisabilité de la scolarisation de tous et toutes les jeunes prioritairement en milieu ordinaire et peuvent remettre en cause les principes fondant l’inclusion scolaire.
Le préambule du thème 1 est clair : la FSU affirme que tous et toutes les jeunes sont éducables et capables, sans aucune exclusion. L’enjeu des années qui viennent est donc d’identifier quels sont les leviers d’action pour passer d’une inclusion en droit à une scolarisation en actes et c’est ce à quoi nous travaillons aujourd’hui. Toutes les écoles, tous les établissements doivent être en capacité d’accueillir tous et toutes les élèves dans des conditions matérielles et d’encadrement qui leur permettent d’élever leur niveau de savoirs et de développer leur autonomie au sein d’un collectif classe ou école constituant le cadre d’une socialisation elle-même au service des apprentissages et de l’émancipation de tous et toutes.
Dans le cadre de cette école pour tous et toutes que revendique la FSU, l’inclusion scolaire est un élément et une étape dans le processus de démocratisation de l’école qui requiert une mobilisation et une exigence de chaque instant. L’ambition d’une école et d’une société où chacun et chacune a sa place, doit être portée publiquement en rappelant que toutes nos revendications s’inscrivent dans cette visée éthique et politique.