Thème 1 – Pour un lycée commun et émancipateur

Julie Schmitt et Guilaine De San Mateo

Je souhaite intervenir sur le lycée car si nous sommes toutes et tous d’accord sur notre rejet de lycée Blanquer auquel nous reprochons d’avoir aggravé les inégalités, scolaires et de genre, nous ne sommes pas forcément d’accord sur ce que nous voulons pour le lycée.
A lire le texte proposé, nous pouvons relever une contradiction.
En effet, d’un côté, la FSU réaffirme son attachement à la structuration en voies et séries clairement identifiées ; de l’autre elle dit réfléchir à des propositions sur la ou les structures devant accueillir les élèves sortant de 3eme.
Cette deuxième approche est la bonne car les voies et séries sont socialement et scolairement inégalitaires et hiérarchisées. Les voies professionnelles et technologiques ont pu apparaitre à leur création comme un début de démocratisation en permettant à des jeunes de continuer leur scolarité après le collège et d’obtenir un bac. Mais elles n’ont fait que permettre une massification qui n’a pas contribué à réduire la dimension socialement déterminée de l’orientation et du tri opéré par l’école, condamnant une partie de ces jeunes à la précarité et aux boulots mal payés.
Vouloir une démocratisation complète de l’éducation, vouloir donner le plus haut niveau de formation possible à toutes et tous (toutes et tous capables affirmons-nous justement) qui en fasse des citoyen.nes émancipé.es critiques, sont des objectifs de la FSU.
Cela accompagne bien sûr un projet de transformation sociale.
Le lycée commun ou lycée unique que porte l’École Émancipée relève de cet objectif. Des chercheurs, ceux du GRDS, pensent aussi que la démocratisation de l’éducation passe par un lycée commun.
Il ne se conçoit pas dans un système scolaire dans lequel une partie des élèves accumulent difficultés et lacunes au fil des années et rejettent l’école car elles et ils s’en sentent exclu-es par leur échec.
Il arriverait dans un système scolaire où en fin de 3eme toutes et tous les élèves pourraient continuer dans un cadre commun dans lequel elles et ils découvriraient de nouvelles disciplines, de nouveaux savoirs et savoir-faire, généraux, technologiques et manuels, ce qui donnerait ainsi une égale dignité à tous les champs de la formation.
Utopique ? Certains l’ont probablement pensé au début de la scolarité obligatoire…
Alors soyons audacieux et audacieuses et dotons-nous d’un mandat d’étude sur ce sujet.