Thème 1 – Formation initiale : affiner un projet émancipateur

Céline Sierra

Le passage à la masterisation de la formation initiale des enseignantes et des enseignants sous Sarkozy avait amené la FSU à construire un projet fort de formation « dit des 3 voix » qui permettait de s’opposer au bouleversement à l’œuvre.

Pourtant depuis 10 ans, les contenus, l’architecture et la structure de la formation initiale n’ont cessé d’être dégradés pour atteindre aujourd’hui une formation réduisant les personnels à des exécutantes et exécutants. La baisse des volumes de formation, l’augmentation du poids des fondamentaux, la transformation des structures de formation passant des IUFM, aux ESPE puis aux INSPE dans lesquels la place des personnels et des usagères et des usagers dans les décisions est réduite à une partie congrue mais augmentant toujours plus le contrôle ministériel, n’ont fait que diminuer la possibilité de mise en œuvre de l’agir enseignant et entraîner les étudiantes et étudiants et les entrantes et entrants dans le métier vers une précarité rampante. Et cela alors que la crise du recrutement ne cesse d’augmenter.

Ces constats que nous partageons nous impose de réagir et de reconstruire un projet qui allie une architecture qui permette la démocratisation d’accès aux métiers et des contenus donnant une part importante aux apprentissages didactiques, aux savoirs professionnels et aux savoirs académiques. Si l’école émancipée porte un positionnement du concours en fin de L3, que nous jugeons à même de répondre notamment à la crise du recrutement, il nous semble incontournable de permettre que dans notre fédération la confrontation et la réflexion s’exerce largement et qu’un projet fort puisse émerger. C’est pourquoi nous devons faire revivre comme il y a 10 ans un forme de chantier sur ce sujet contenant stages et colloques et ouverts le plus largement possible pour permettre des échanges nombreux et nourris.

Fortes et forts de ceux-ci, ne doutons pas que nous élaborerons un projet solide à porter et à opposer à celles et ceux qui construisent la dé-professionnalisation du métier d’enseignante.