Résister, c’est possible, même chez les précaires

En Haute-Garonne (31), les AESH se mobilisent. Pour 4 300 AESH dans le département, plus de 100 sont présent·es en AG les jours de grève nationale. Des difficultés, mais le potentiel existe.

La syndicalisation des accompagnant·es des élèves en situation d’handicap (AESH) est élevée, grâce à un fort investissement, notamment de la FSU-SNUipp 31, dans le travail de défense individuelle, et d’animation des mobilisations. Néanmoins, nous avons des difficultés à faire militer des AESH dans la durée. Le quotidien précaire est un frein à l’engagement militant, d’où l’importance de faciliter fédéralement l’organisation des AESH. La construction de collectifs AESH-FSU à l’échelle départementale pour surmonter l’éclatement des collègues entre syndicats peut être une solution. On peut se poser la question de collectifs unitaires même si dans le 31, le collectif AESH en colère, impulsé par la FSU, n’a pas vraiment permis d’élargir la base des AESH mobilisé·es.

La mise en place d’une caisse de solidarité pour les syndiqué·es permet aux plus précaires, notamment les AESH, de se mettre en grève. Sans attendre les grèves nationales ou locales, la lutte s’organise aussi sur le terrain, avec des résistances collectives pour refuser d’accompagner plus de 4 élèves et faire respecter leurs droits.

Le lien avec les enseignant·es reste fragile mais se développe, avec une augmentation significative de la participation des AESH aux heures d’information syndicale et aux conseils d’administration, ainsi que dans les réunions d’information syndicale (RIS) pour le premier degré.

Les AESH ressentent tous les jours l’urgence d’obtenir un véritable statut et constatent que les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) renforcent la logique d’économie budgétaire au détriment de la qualité de l’inclusion, ce qui engendre une perte du sens de la mission. La double peine entre travail éprouvant et perte de sens produit beaucoup de colère. Notre responsabilité est d’aider à organiser cette colère pour construire les mobilisations et développer le « pouvoir d’agir » des AESH. Même si les avancées obtenues sont très insuffisantes, elles sont le fruit du rapport de force et porteuses d’espoir. Cela doit encourager la FSU à développer les cadres de mobilisation. ■

Nicolas Mousset et Xavier Mouchard