Pour l’école, une véritable rupture est indispensable

C’est maintenant assuré : la nomination de Pap N’Diaye ne sera que symbolique. A Marseille, Macron l’a réaffirmé : l’expérimentation marseillaise, à peine entamée, sera généralisée dès la rentrée. L’école du futur macronienne, c’est la poursuite de « l’école de demain » blanquérienne qu’il n’avait pu mener à bout.

Transformation majeure de l’organisation des écoles, moyens alloués en fonction de projets dits innovants, explosant le cadre national et perspective de nomination des adjoint.es par les directeurs.trices, les rapprochant ainsi de la hiérarchie.

Transformations issues du rapport du conseil d’évaluation de l’école qui préconise de rompre avec l’organisation scolaire actuelle en faisant la promotion des regroupements d’écoles et met en place une auto-évaluation sous contrôle ainsi qu’une évaluation externe.

Le tout associé aux conclusions du Grenelle visant le déploiement d’une RH de proximité, permise par ces renforcements : échelon hiérarchique intermédiaire et contrôle des pratiques professionnelles.

Le nœud est bien là : faire plier les personnels pour qu’iels œuvrent au caractère ségrégatif de notre système scolaire. Le resserrement sur les dits fondamentaux, l’individualisation des parcours et des apprentissages participent de l’augmentation des inégalités scolaires. Pourtant Macron les reprend de nouveau. Et le temps passé à rendre compte fera défaut pour penser des pratiques au service de la démocratisation de la réussite scolaire et de l’émancipation individuelle et collective.

L’entêtement libéral va à l’encontre d’un projet émancipateur pour l’école. Une véritable rupture est indispensable. Pour cela, nous avons devant nous 3 chantiers :

le premier : construire la mobilisation contre la généralisation de l’expérimentation marseillaise, mais aussi contre le déploiement de l’évaluation des écoles. Il nous faut nous doter lors de ce congrès de mandats forts, mais aussi réfléchir collectivement à la stratégie permettant dès la rentrée les mobilisations indispensables.

le deuxième : le chantier pédagogique. Mettre entre les mains des personnels les recherches mais aussi les démarches issues de l’éducation nouvelle, portant le toutes et tous capable. C’est fortes d’une grande idée du métier que les résistances pourront s’engager. Que le syndicalisme soit en capacité de construire les cadres locaux où s’inventera un métier permettant l’émancipation des élèves est un enjeu majeur, et notre congrès doit être une étape importante dans ce projet.

Le troisième : les contenus. À l’heure de l’exacerbation des crises climatiques et sociales, il nous faut dessiner une nouvelle culture commune, rassemblant les savoirs critiques et les pratiques permettant de penser les dominations et agir dessus. L’urgence climatique et sociale est aussi une urgence scolaire. L’engagement de notre syndicat dans ce chantier, avec les mouvements pédagogiques et la recherche critique, doit permettre de définir la contribution scolaire à une transformation du monde démocratique, émancipatrice, égalitaire et écologique.