L’antisémitisme en France, analyse

Plusieurs aspects des deux textes mettant en exergue l’antisémistisme et la lutte nécessaire contre lui m’amènent à réagir au nom de l’ÉÉ.

La lutte contre l’antisémitisme fait partie de notre ADN, au même titre que la lutte contre toutes les formes de racisme.

C’est pourquoi  combattre l’antisémitisme sans dire clairement que l’opposition à la politique menée par Nétanyahou et l’extrême-droite israelienne ne peut pas être qualifiée d’antisémitisme nous pose problème.

Car depuis les attaques terroristes odieuses du Hamas on a assisté à une vaste opération visant à faire taire toutes les critiques d’Israel en les assimilant à de l’antisémitisme et à un soutien au terrorisme, dont le point d’orgue a été la manifestation du 12 novembre.

Quel renversement des valeurs ironique que de voir défiler contre l’antisémitisme (et pas contre toutes les formes de racisme) le RN et Zemmour, des représentantes et répresentants d’une extrême-droite française dont l’antisémitisme (même adouci, modernisé) fait partie du corpus idéologique, aux côtés des partisans d’un gouvernement qui loi après loi, comme la loi Immigration, ne cesse d’alimenter les divisions, la haine et le rejet des migrant-es, des étranger-es.

Bien sur, ces discours sur l’antisémitisme ne cessent de mettre en avant un antisémitisme provenant des banlieues, càd des musulmans, en étouffant les voix de celles et ceux qui comme Olivier Wierworka, sociologue, rappelle que l’antisémitisme en France a toujours été le marqueur de l’extrême-droite nationaliste et catholique. Les récents tags de l’ED dans plusieurs villes le rappellent d’ailleurs.

Nous pouvons, nous devons, même dans une période qui apparait comme complexe, compliquée, avoir un discours nuancé, non binaire contre la politique de processus génocidaire menée par le gouvernement israélien, mais soutenant tous les Juifs-ives dans leurs droits, contre le Hamas (qui représente une extrême-droite religieuse à laquelle tout nous oppose) 

Aux Etats-Unis, des manifestations importantes de Juifs-ives états-uniennes/nnes ont dit clairement “pas en notre nom” face à ce qui se passe à Gaza ; en Israël même, des voix de personnes touchées par la mort ou l’enlèvement de proches se sont élevées contre les bombardements de Gaza.

Nous devons donc ajouter clairement à la lutte contre l’antisémitisme la lutte contre tous les racismes, car comme le dit un auteur israélien dont je ne retrouve pas le nom (ni la citation exacte et je m’en excuse) “quand on dit du mal de ton voisin arabe, c’est de toi qu’on parle à la fin”. Ca marche dans l’autre sens.

Je propose de dire plus clairement dans le paragraphe “Antisémitisme” : “Nous refusons l’assimilation de toute critique de la politique d’Israël à de l’antisémitisme et son instrumentalisation par le gouvernement”. Je souhaiterais aussi, par conséquent, que les deux paragraphes concernés soient rapprochés.

Guilaine De San Matéo, CAN