La loi séparatisme doit être lue pour ce qu’elle est.

La loi séparatisme doit être lue pour ce qu’elle est.

Elle doit être lue dans un contexte. Celui d’une chappe de plomb qui pèse depuis l’horrible assassinat de notre collègue, Samuel Paty. Assassinat qui ne doit pas paralyser l’action syndicale. Même si ce contexte doit être entendu.
Néanmoins le contexte c’est aussi l’élection présidentielle qui approche et les 48% annoncé de Le Pen au second tour qui pèsent sur les orientations LREM. Et c’est bien notre rôle que de mettre ces choses en perspective.
Cette loi procède du renforcement sécuritaire observable et constaté aussi bien par la défenseure des droits que par le commissariat aux Droits humains de l’ONU. C’est dans ce contexte qu’il faut évaluer cette loi. Au même moment que les débats sur la loi Sécurité globale.

Le débat a beaucoup porté sur d’éventuels points dits »positifs » et la complexité que cela ferait naitre en terme de positionnement. Nous exprimerons donc 2 choses.

Tout d’abord une grande partie de ces points existent déjà via d’autres lois/décrets/circulaires. C’est donc soit un affichage politique, comme pour la polygamie par exemple, soit ce sont des éléments pour lesquels ce sont les moyens qui manquent et pas une loi : c’est le cas de la protection fonctionnelle, de la surveillance de la scolarisation à domicile, comme l’a dit Paul Devin lors du débat général.

Nous apprécions par ailleurs que le texte ne s’attarde pas sur ce qui pourrait être jugé comme des points positifs à partir de rares articles, mais bien qu’il s’intéresse plutôt à l’esprit général de la loi, sa caractérisation, l’indispensable renforcement des services publics et la lutte contre les discriminations, comme condition sine qua non du respect des principes républicains plutôt qu’une nouvelle législation répressive. Cette logique de positionnement par rapport à l’esprit de la loi plutôt que sur certains articles, nous l’avons souvent privilégiée auparavant

La scolarisation dès 3 ans pouvait paraître intéressante. La présence de cet article dans la loi pour l’école de la confiance, n’a pas empêché la construction d’une grève puissante contre cette dernière et le rejet de la loi dans sa globalité.
Tout comme l’intégration des primes lors de la réforme des retraites, n’a pas poussé la FSU à atténuer son propos vis-à-vis du projet en général.
Une lecture article par article aurait empêché la compréhension de l’esprit de cette loi dans sa totalité. Et justement cette loi, c’est d’abord et avant tout un « esprit », un signal envoyé à la population sur le pire des terrains : le contrôle, la répression, la stigmatisation, les discriminations.

Ce qui a été largement et diversement pointé en commission hier, c’est que cette loi est un danger réel. A fortiori quand un grand nombre de nos partenaires associatifs, y compris d’éducation populaire, se sentent menacés dans leur indépendance et mis sous tutelle. L’affichage de la FSU à leurs côté est primordial.

Sans fétichiser le mot retrait, il y avait donc une logique à écrire à l’interne, ce que nous disons à l’externe. Ce texte action s’inscrit totalement dans la continuité de la tribune unitaire qui demande l’abandon du projet.
Et nous sommes satisfaites et satisfaits à l’École Émancipée que la FSU se soit mandatée clairement pour le mettre en échec.