Face aux inégalités, construire l’unité !


Intervention de l’école émancipée au conseil national de la FSU-SNIPP du 29/08/2023 par Mallorie Cousson –

Incendies incontrôlés, canicule meurtrière, inondations, cet été comme le précédent est marqué partout dans le monde par son lot de catastrophes issues du dérèglement climatique que nos gouvernant·es refusent toujours de prendre en compte. L’action gouvernementale ne répond pas à l’urgence de rupture avec le modèle actuel. Bien au contraire : le ministre de l’Agriculture défend les méga-bassines pourtant sévèrement contestées, le RN remet en cause publiquement les rapports du GIEC. Mais la suspension de la dissolution des Soulèvements de la Terre montre que le gouvernement n’a pas toute puissance sur le sujet. C’est parce que l’écologie est une question centrale que la FSU-SNUipp devra développer ses revendications et les porter auprès des collègues, dans les écoles, les RIS. La FSU, dans l’Alliance Ecologique et Sociale ou dans un autre cadre élargi, doit poursuivre ses réflexions et les mobilisations, à même d’inverser les logiques du capitalisme.

La répression brutale, que ce soit lors des manifestations des travailleurs·ses s’opposant à la réforme des retraites, ou lors des mobilisations citoyennes visant à une plus juste répartition des ressources naturelles comme à Sainte-Soline, ou encore, lors de la révolte des quartiers populaires après l’assassinat de Nahel, a accru la défiance de la population envers l’institution policière. Cette répression autoritaire de l’Etat, dénoncée par l’ONU, est une des facettes de la droitisation du champ politique et de la normalisation des idées d’extrême droite. L’initiative large du 23 septembre contre les dérives sécuritaires est en ce sens importante, de par sa composition inédite et car elle participe de la lutte contre l’extrême-droite : il nous faut l’investir massivement.

Il ne faut rien attendre du « nouveau » gouvernement Borne. Les annonces sur le budget en sont la preuve. Les organismes publics tels que Pôle emploi, le CNRS ou l’Ademe, l’agence de la transition écologique seraient mis à contribution avec une diminution de leurs budgets. Les ménages devront supporter l’arrêt du bouclier tarifaire sur l’énergie. L’augmentation de la franchise médicale sera effective et touchera tous les foyers. Un budget austéritaire est en cours de préparation. Cela va à contre-courant des attentes sociales. Il est de notre responsabilité syndicale d’enclencher des dynamiques pour contraindre le gouvernement à d’autres alternatives économiques, sociales et écologiques, renforçant les SP sur l’ensemble des territoires, faisant de la lutte contre la pauvreté et la précarité une priorité. La journée de mobilisation européenne du 13 octobre répond à cet enjeu. Dans la continuité de la mobilisation retraites, l’exigence d’une autre répartition des richesses, de la réhabilitation de l’impôt, de la restauration de l’ISF peut faire sens pour engager dès à présent la bataille sur les salaires dans laquelle la FSU et la FSU-SNUipp continueront de prendre leur place.

Macron est à la peine en ce début de quinquennat. Il doit trouver des alliances politiques ou imposer sa politique avec le risque de creuser davantage le fossé avec la population. Le mouvement social a déstabilisé l’exécutif pendant la mobilisation contre la réforme des retraites. Il est important que l’intersyndicale nationale poursuive son travail commun sur des thèmes fédérateurs comme les salaires, l’écologie, les SP, les conditions de travail… Nous avons regagné la confiance des travailleur·euses. À nous d’inscrire cette rentrée dans une dynamique de construction de mobilisations unitaires, avec les collègues, pour empêcher le libéralisme autoritaire de Macron de poursuivre ses politiques de casse et de dérouler le tapis rouge au RN.