Droits des personnes trans à l’école : Le SNES-FSU doit jouer sa partition

Intervention de Marc ROLLIN ( BN, Lyon)

J’interviens sur le paragraphe consacré aux personnes transsexuelles.
Si l’écriture proposée ne pose pas de problème dans son ensemble, il nous semble que la forme pourrait être améliorée car certains termes nous semblent maladroits.
Tout d’abord, le mot “accueil”, car outre son caractère très froid et administratif, il ne dit pas comment doit être cet “accueil” : favorable ou défavorable, personnel ou collectif, pédagogique ou socio-éducatif, etc. Surtout, il pose problème car il ne s’agit pas de sous-entendre que ces personnes auraient une particularité si différente des autres qu’elles mériteraient des protocoles différents des autres personnes qui, pourtant, ont elles aussi d’autres particularités, même s’iels ont besoin d’une attention sur leur refus possible de leur nom civil, par exemple, pour éviter des “maltraitances” inutiles. La spécificité de certaines situations ne doit pas faire oublier que nous avons en face de nous, peu importe leur profil, des jeunes en construction rencontrant comme leurs camarades des difficultés parfois sociales, psychologiques, des difficultés scolaires qui ne sont pas nécessairement induites par leur identité. Par conséquent, il suffirait d’enlever le terme et garder un titre plus neutre tel “élèves trans”, même si cela occulterait le fait que des personnels aussi peuvent l’être.
Le second mot qu’il faut modifier, selon nous, c’est l’adjectif “fréquentes”. En effet, la question n’est pas de savoir si les situations sont plus “fréquentes” ou non, laissant entendre qu’il y aurait plus de personnes trans aujourd’hui qu’hier, mais peut-être de pointer que comme les gays et lesbiennes avant, la visibilité des trans est plus grande dans la société et les médias donc dans nos classes aussi. Ne laissons pas sous-entendre non plus par l’expression “questions nombreuses” que les personnes transsexuelles posent des problèmes du fait de leur identité, même si nous savons que ce n’est pas du tout ce que pensaient écrire les rédacteurs-trices. Nous proposons donc, a minima, de s’arrêter à “élèves” dans la dernière phrase.
De manière générale, nous pensons aussi qu’il est nécessaire qu’un travail interne au SNES et à la FSU se fasse sur les questions LGBTI, trop souvent secondaires ou actualisées uniquement au moment des mobilisations des associations sur le terrain. A titre d’exemple, un guide à destination des personnels comme l’a fait depuis des années la CGT ou une brochure sur les questions LGBTI en milieu éducatif, tant sur les personnels que sur les élèves, pourrait être une bonne idée. Car, selon nous, le véritable enjeu tourne autour de la formation de tous les personnels et pas que celles et ceux “qui cherchent à accompagner” les élèves trans comme écrit dans le texte.