Par Céline Sierra
Nous étions près de 2 millions dans la rue jeudi dernier contre la réforme des retraites. Pendant ce temps là, Ndiaye écrivait au président du Conseil Supérieur des Programmes pour lui demander de modifier les programmes de technologie, dans la suite de ses annonces sur la prétendue « nouvelle 6e » et de la publication de 4 notes de service restreignant les apprentissages à des « fondamentaux » toujours plus étriqués, et promouvant de « bonnes pratiques » fondées sur « la preuve » qui font surtout la preuve du mépris pour les personnels.
Quand on poursuit la politique du Terminator de l’école, il faut oser écrire, je cite « des avancées majeures ont permis de soutenir l’école primaire et montrent déjà des résultats encourageants ». Il fallait oser le faire pendant que tout le monde regardait ailleurs, avec le sens de l’opportunité qui caractérisait son prédécesseur.
Cela montre, qu’il ne faut pas perdre de vue les questions éducatives, notre combat pour nos salaires, nos luttes pour une autre école. Mais il ne faut pas mener ces batailles indépendamment de celle contre la réforme des retraites. Tout est lié : c’est une entreprise globale d’asservissement de la société aux plus riches qui ruine nos retraites, bloque nos salaires et détruit les services publics dont celui d’éducation.
Ndiaye est opportuniste mais le contexte actuel de mobilisation n’est pas celui d’une pandémie : la force de la mobilisation du 19, notamment dans notre secteur, nous montre qu’une lutte durable peut se construire et que les personnels peuvent y prendre leur part. Ils et elles la prendront aussi car la dégradation de nos conditions de travail est un facteur de leur forte mobilisation, jeudi dernier.
Suite à cela, la tâche de la FSU est de construire partout, où cela est possible des cadres d’échange qui permettent de conscientiser et d’organiser nos collègues, en montrant la cohérence du puzzle des réformes et en se servant de la colère contre les unes comme carburant pour mobiliser contre les autres.
Sur nos salaires par exemple, la tromperie présidentielle est expliquée dans le rapport du COR : le ministre du budget prévoit une baisse de 10,75% des salaires des fonctionnaires rapportés à l’inflation, qui, conjointe à la réforme des retraites, permettra au gouvernement d’atteindre ses objectifs de réduction des dépenses publiques, cela sans toucher ni aux aides au patronat ni aux exonérations fiscales dont bénéficient les plus riches.
C’est aussi par notre place dans l’organisation des assemblées générales du mouvement des retraites et notre présence dans celles-ci, dans les réunions de secteurs, dans les réunions d’informations syndicales et réunions publiques, que nous engagerons nos collègues dans des grèves massives, dont il faut mettre en débat la reconduite ; qu’ils et elles s’engageront dans toutes les mobilisations qui seront incontournables pour faire plier le gouvernement, sur la réforme des retraites comme sur nos revendications pour l’éducation et pour nos conditions de travail.
N’ayons pas peur de l’arrivée des vacances scolaires dans notre calendrier de mobilisation. Nous pouvons les envisager comme un passage de relais d’une action à l’autre maintenant la détermination de toustes.
Il faut aussi réfléchir à ce que la FSU peut proposer dans l’intersyndicale Educ. Doit-on proposer un appel dans la cohérence de celui travaillé dans le rail sur un appel à 2 jours une semaine, à 3 jours la semaine suivante pour faire monter la pression sans pour autant rompre l’unité de l’intersyndicale ? Si un tel appel voyait le jour, il serait un sacré signal.