Marc Rollin (BN, Lyon)
J’interviens sur diverses thématiques qui, à première vue, ne semblent pas directement connectées, mais qui ont en commun de ne pas très bien être définies ou de manquer de lien avec l’action.
Premièrement, l’expression “la primarisation des savoirs” est ambiguë car elle suggère l’idée de rendre le collège semblable à l’école primaire mais est-ce en termes de pédagogie, d’évaluation, de structure ou de contenus ? L’expression laisse entendre un présupposé négatif sur le travail ou les savoirs enseignés par nos collègues PE. Si nous entendons par là une diminution du niveau d’exigence ou une approche transversale, clarifions-le ou, mieux encore, discutons-en.
De même, si nous souhaitons “défendre” nos prérogatives pédagogiques, nous devons rajouter un mot sur les capsules vidéos ou les demandes de fournir des cours aux AED quand un-e enseignant-e est absent-e.
Concernant les certifications, tests de positionnement et attestations, il est louable de les critiquer, mais quelle directive donnons-nous à nos collègues ? Le boycott pour envoyer un message fort ? La demande de rémunération face à une charge de travail accrue ? Une campagne de sensibilisation pour informer les parents et les élèves des préoccupations autour de ces tests ?
En ce qui concerne l’éducation à la sexualité, la démarche du ministère dépasse ce qui est mentionné dans le texte DL et concerne potentiellement toutes les matières ainsi que les intervenant-es en EAS. Un travail collaboratif est donc requis entre différents secteurs : collège, contenus, lycée, femmes et LGBTI. Ce sujet complexe, différent des autres “éducations à”, pourrait également bénéficier de l’analyse de ceux et celles qui animent des séances d’EAS. Il y a, en tout cas, urgence à communiquer sur le sujet, au vu des premières horreurs lues, écrites par un syndicat dont je tairai le nom. Pour toutes ces raisons, une mention et un positionnement doivent apparaître dans le texte action. Nous avons proposé un paragraphe explicatif dans notre texte qui tente de poser les enjeux du débat et qui rappelle l’urgence du dossier puisque tout sera plié fin novembre.
Enfin, sur tous ces sujets, il est essentiel d’adopter une vision fédérale pour harmoniser nos analyses et élaborer des revendications et solutions partagées, cohérentes pour nos collègues et les élèves.