Débat action – Inclusion scolaire : une lutte à mener

Lucie Lefèvre (BN, Nantes)

“Pour le SNES-FSU, les établissements ne sont pas des lieux de soin et les structures doivent permettre de scolariser les élèves pour lesquel-les l’école ordinaire n’est pas la solution.”

Projet de texte action à l’entrée du débat action

Cette formulation dans le second paragraphe de la partie “école inclusive” peut paraître un peu sèche formulée ainsi. « Les établissements ne sont pas des lieux de soin », tout dépend de quels établissements on parle car il existe des structures scolaires publiques dans lesquelles des aménagements pour le soin des élèves en situation de handicap sont prévus. Un-e enfant en fauteuil roulant qui a besoin de soins médicaux peut tout à fait être scolarisé-e dans une classe ordinaire. Encore faut-il que l’établissement permette un accès facile ce qui est loin d’être le cas partout. Le handicap physique qui demande des soins n’exclut pas la poursuite d’études et ne devrait pas obliger des enfants à suivre leurs cours tout-es seul-es lorsque des aménagements sont possibles. Et du matériel, des locaux et du personnels de santé dans certains établissements permettent à des élèves de trouver un bon équilibre entre leur handicap et leurs études. Sur cette question, il nous faut travailler avec d’autres professionnel-les pour se mandater en toute connaissance de cause. Par ailleurs, qui décide des élèves pour lesquels l’école ordinaire est ou n’est pas la solution ?

L’école inclusive telle qu’elle se mène actuellement et qui impose une violence aux élèves qui se retrouvent en souffrance physique ou psychologique du fait du manque de moyens et donc d’aide, et du fait d’un enseignement qui n’est pas adapté à elles/eux est effectivement un problème. Mais lorsque les échanges entre élèves sont permis de manière intelligente, cela peut être d’une grande richesse. Dans mon collège, il existe une classe délocalisée IME, et  la faveur d’un projet commun, j’ai vu comme les élèves se trouvaient enrichi-es de se rencontrer ponctuellement et leurs emplois du temps n’étant pas tributaires de l’organisation du collège. Cependant, la question de l’entrisme d’une structure privée au sein d’un établissement public est à interroger. Le problème ne situe pas à l’échelle des professionnel-les et des usager-es, ou de savoir si l’école publique et le monde du handicap peuvent collaborer, mais bien, comme nous le faisons déjà de dénoncer la quête de rentabilité qui se fait au détriment du service public. Se contenter de laisser certains publics aux mains d’instituts privés où seuls chez eux n’est pas non plus acceptable. Par ailleurs nous pouvons en parallèle avoir à cœur de déconstruire avec des moyens suffisants les frontières qui existent entre nos élèves valides et des enfants en situation de handicap. Il s’agit simplement de ne pas trouver des solutions toute faite sans regarder les besoins inhérents à chaque handicap en terme de soins et de scolarité et ce, pourquoi pas, dans un lieu commun. Enfin, de plus en plus nous associons l’inclusion au handicap mais ne serait-il pas temps de l’envisager dans un cadre plus large ? Le manque d’UPE2A est encore criant en cette rentrée, de personnels formés pour l’accueil des élèves allophones dont l’inclusion devrait être mieux pensée : une entrée progressive dans les classes avec des enseignements adaptés en parallèle et en considérant véritablement leurs acquis et pas le temps passé en France.