Clément Lefèvre (CAN, Normandie)
1. Une double urgence climatique et sociale
La canicule a rappelé combien l’urgence climatique pèse sur nos vies et nos futurs. Ces événements résonnent avec les chaleurs extrêmes en Inde et au Pakistan, au mois de mai. Le dernier rapport du GIEC prévoit une hausse de 1,5°C pour 2040, c’est à dire demain. Si rien n’est fait la barre des 2°C pourrait être franchie très rapidement. Il y a urgence à agir pour réorienter nos modes de consommation et de production capitalistes , qui ajoutent à la destruction environnementale la destruction sociale. Sortir d’un modèle de croissance infinie est d’autant plus urgent que la crise économique est là, accélérée par les conséquences de la guerre en Ukraine: la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, notamment des céréales, a accentué l’inflation dans les économies des pays développés. Elle se combine à un ralentissement du commerce mondial et de la production qui font craindre un phénomène de stagflation. La France est particulièrement touchée : au premier trimestre le PIB a cru de 0,3% quand l’inflation atteint en juin près de 5% par rapport à l’année précédente. Le choix de la BCE (suite au même choix que la FED) d’augmenter les taux directeurs va accroître la pression à la dette publique sur les Etats, notamment de la part des tenants de l’orthodoxie néolibérale. Partout en Europe, la question de la crise à venir et de ses conséquences revient au premier plan. Refuser l’austérité et les coupes dans les budgets sociaux et environnementaux, valoriser le travail au dépend du capital va être l’enjeu de lutte majeur des prochains mois. « Nous ne voulons pas payer leurs crises », sera notre mot d’ordre .
2. Les luttes à l’international
D’ores et déjà, des luttes plurielles et nombreuses se développent: comme en Grande Bretagne, où les cheminots ont mené une grève historique, plus vue depuis Thatcher, pour réclamer des hausses de salaire et s’opposer aux coupes budgétaires du gouvernement Johnson, qui vont conduire à 2500 licenciements secs pour les opérateurs selon le syndicat britannique des cheminots RMT. Des luttes encore en Belgique, où le 20 juin, une grève public-privé à rassemblé des dizaines de milliers de salarié·es pour défendre le pouvoir d’achat. La responsabilité du syndicalisme dans la période est immense : cela se traduit même aux Etats-Unis par l’organisation croissante des travailleur·euses et le regain de l’activité syndicale notamment dans les grands groupes comme Amazon ou Apple, où les organisations se développent.
3. Agir à la rentrée : que peut faire le SNES FSU / FSU Snes
De la même façon, en France nous avons une immense responsabilité. D’abord celle de chercher à construire dans l’unité la résistance aux attaques néolibérales que le futur gouvernement ne manquera pas de mettre en œuvre. De ce point de vue l’équilibre des forces au lendemain des législatives va durcir encore à droite l’action du pouvoir. Tant du fait de l’importance du groupe RN, que de la place charnière pour chercher une majorité du groupe LR. Nous avons donc à nous préparer à des batailles sociales fortes sur la question des salaires et sur celles des retraites notamment. La décision du congrès de la CFDT de refuser l’allongement de la durée de cotisation est un point d’appui mais il nous revient pour la fonction publique de construire avec nos partenaires Solidaires et CGT d’abord, d’associer d’autres ensuite. Le cadre pérenne évoqué au congrès de Metz doit trouver là une perspective concrète de travail et de mise en œuvre. Le SNES-FSU doit indiquer clairement sa disponibilité à construire à la rentrée avec d’autres un mouvement social sur ces questions et en populariser l’idée auprès des collègues par des campagnes spécifiques. La journée interprofessionnelle en préparation dans la troisième semaine de septembre doit être annoncée le plus tôt possible et construite avec nos partenaires.