Débat action – Présentation du texte action de l’École Émancipée

Guilaine De San Mateo (BN, Bordeaux)

Le moins qu’on puisse dire est que nous sommes dans une situation inédite et lourde de risques nombreux et divers :

  • risques de guerre avec la guerre en Ukraine qui dure et s’est installée dans le paysage, aux portes de l’Europe mais aussi avec les augmentations de budgets militaires partout ;
  • risque climatique avec des dérèglements de plus en plus nombreux, dont cette canicule précoce qui nous a fait sentir d’une manière très concrète ce que signifie le réchauffement climatique ;
  • risque de catastrophe humanitaire avec un afflux toujours plus nombreux de réfugié-es du-es aux deux points précédents ;
  • risque d’accentuation d’une politique libérale dévastatrice pour les plus fragiles, à droite toute avec les scores de l’extrême-droite et de la droite qui font que Macron, désavoué (et c’est tant mieux) ne va pas avoir d’autre choix que de chercher des alliances à droite. Une politique libérale et autoritaire à la fois qui a fait le lit de l’extrême-droite et installé un discours raciste décomplexé en toile de fond permanente.
  • Risque d’aggravation encore plus forte des inégalités avec la flambée des prix, de l’énergie notamment, qui pèsent sur les budgets et rendent les questions de salaires de plus en plus cruciales.

Le bon score de la NUPES étant malheureusement insuffisant pour pouvoir contrecarrer cette politique libérale à l’Assemblée, il va nous falloir la combattre sur le terrain, car nul doute que les attaques vont pleuvoir.

Or pour le moment, même si le mécontentement existe, il est lié à une certaine sidération.

Dans l’Éducation, les personnels finissent une fois de plus l’année scolaire à bout de forces. Une année scolaire perturbée pour la 3eme fois consécutive par la pandémie de covid… et sans qu’aucun aménagement conséquent ait été réalisé pour prendre en charge les lacunes accumulées.

En lycée, le bac Blanquer a donné toute sa mesure désorganisant complètement les établissements dès début mai, bafouant la liberté pédagogique et l’expertise professionnelle des enseignant-es avec les tripatouillages des votes des spécialités.

Ce tableau est je l’avoue presque apocalyptique, ou pour le moins très sombre, pourtant si nous sommes toutes et tous rassemblé-es ici aujourd’hui c’est parce que nous croyons qu’une action collective peut changer les choses, que nous savons qu’une autre école dans une autre société sont possibles.

C’est pour cela que nous devons continuer sans relâche de convaincre nos collègues que d’autres choix sont possibles, y compris financiers, et que nous pouvons les imposer.

Continuer à décrypter les discours et projets gouvernementaux et y opposer nos revendications : hausses de salaires ;  moyens supplémentaires pour compenser les effets des 3 ans de covid sur les apprentissages des élèves et donc réduction des effectifs des classes ; retour à des épreuves terminales pour le bac ; session exceptionnelle de concours de recrutement d’enseignant-es.

Pour les personnels AED, AESH, enseignant-es non titulaires, des revendications claires d’augmentations de salaires, de définitions des statuts et des missions et de plan de titularisation.

Les élections professionnelles sont l’occasion de mener ces campagnes au plus près des collègues, dans les établissements.

La rentrée, fenêtre de tir médiatique, est un moment-clé pour rendre visibles ces revendications, qui sont largement partagées par nos collègues.

Le Snes-Fsu (ou devrais-je dire la Fsu-Snes en référence à la décision du Snuipp de changer son nom à partir de janvier 2023 mais avant cela pour certaines sections locales) doit être à l’initiative de cette expression et faire feu de tout bois pour relayer, unifier, amplifier les mobilisations qui ne manqueront pas de surgir dans l’Education, en étant réactif aux remontées du terrain et en n’hésitant pas à appeler à la grève. Dans l’interpro, en étant partie prenante des initiatives prises par la CGT et Solidaires, sur les retraites notamment, terrain sur lequel nous ne partons pas de rien (travail sur lequel nous ne partons pas de rien suite à ce qui avait été fait en 2019-20).

Nous déclinerons plus précisément ce que doit développer dans ces campagnes un Snes-Fsu combatif et à l’offensive.