Condamner la Françafrique

Nicolas Mousset (Toulouse)

Intervention en soutien à l’amendement présenté par les S3 de Toulouse et Nantes pour que le “Le SNES-FSU condamne la Françafrique qui doit cesser”

Dans le paragraphe 90, nous sommes toutes et tous d’accord pour nous opposer “aux colonisations et aux impérialismes.”

L’impérialisme français, lui, sévit surtout en Afrique. La Françafrique est son nom, celui d’un système de domination économique, de pillage des ressources et d’ingérence politique héritées de l’empire colonial. Alors, en Afrique, c’est vrai que les impérialismes occidentaux sont en concurrence avec d’autres, chinois ou russe par exemple, qui bien sûr ne valent pas mieux.

Soyons très clair·es : il ne s’agit pas pour nous de soutenir un impérialisme plutôt qu’un autre. C’est pourtant ce que voudraient nos dirigeant·e·s lorsqu’ils·elles nous présentent leur politique néo coloniale comme plus respectueuse des droits humains. L’impérialisme français serait donc un moindre mal face à l’implantation russe ou chinoise en Afrique. 

Mais ne nous y trompons pas, les impérialismes ne se compensent pas. Ils s’additionnent et se stimulent les uns les autres. Et nous, nous vivons et travaillons en France. C’est contre l’impérialisme français que nous pouvons peser.   

Nous ne sommes pas solidaires des capitalistes français lorsqu’ils mènent ici l’offensive ultra libérale et autoritaire. Ne soyons pas non plus solidaire des mêmes capitalistes lorsqu’ils pillent les ressources, exploitent les travailleurs·ses, et empêche la démocratie en Afrique avec le soutien actif des nos gouvernements.

Mettre fin à la Françafrique, ce serait donner un bol d’air aux peuples africains et à leurs luttes. C’est une condition nécessaire pour construire des rapports internationalistes, des coopération sans contrepartie, pour que la justice sociale et la démocratie progresse. 

Notre solidarité doit aller aux peuples africains, pas aux capitalistes français ni au gouvernement à leur service.

C’est pourquoi nous vous demandons de dire, simplement et sans condition, que nous condamnons la Françafrique. L’amendement est aussi simple que cela, nous condamnons la Françafrique. C’est sur cela que vous devrez voter.