Thème 2 – Avancer sur le temps de travail des AESH

Stéphane Lajaumont (CAN, Limoges)

125000.

125000 AESH : 3ème catégorie de personnels de l’Education nationale après les PE et les certifié·es. Il faut le prendre en compte dans la manière dont on les considère.

125000 collègues dont la plupart ont un salaire qui en dessous de seuil de pauvreté : 600 à 650 euros par mois et qui, pour améliorer l’ordinaire sont obligé·es de quémander uneaugmentation de leur quotité de temps de service auprès de l’administration, ou, pour la plupart d’entre eux ou d’entre elles (plus de 9 sur 10 sont des femmes), c’est l’obligation d’aller chercher un deuxième voire un troisième emploi.

Avec le contrat AESH, le ministère a inventé le/la travailleur pauvre et précaire, tout en vantant la qualité de l’inclusion scolaire, alors qu’il ne propose qu’une inclusion low cost.

La seule perspective : une CDI-sation à temps partiel imposé, avec une grille salariale qui évoluera, pour un·e AESH à mi-temps, de 150 euros en 30 ans… selon la grille en vigueur.

Il est temps de renverser la table ! Il est temps de changer la manière dont on pense le temps de travail des AESH en inversant la logique de l’administration  : il faut partir de l’idée que, sauf demande de temps partiel, tout·e AESH est par défaut employé·e à plein temps, seul moyen permettant de revendiquer un statut de catégorie B.

En construisant ce mandat nous devons garder en tête que ce travail à temps plein doit pouvoir correspondre à un temps de travail possible dans le 1er comme dans le 2nd degré, parce qu’avec les PIAL un nombre croissant d’AESH interviennent à la fois en école et dans le secondaire, sachant qu’en école le temps de travail d’un·e élève est de 24h.

Les autres tâches connexes des AESH – qui ne sont pas du travail invisible – il faut que l’on arrête d’employer ce terme-là – mais du temps de travail invisibilisé par l’administration, doivent être prises en compte – mais sans en faire une liste exhaustive pour que le temps de présence réelle dans l’établissement soit largement revu à la baisse par rapport à la situation actuelle.

Contrairement au contenu du pré-rapport initial, je salue le travail des rapporteur·rices qui ont intégré – et commencé à inverser la logique –, en formulant une revendication de temps de travail hebdomadaire incluant les tâches connexes, mais il reste encore à ajouter dans le texte que cet horaire hebdomadaire n’est pas annualisé ; il faut l’inscrire noir sur blanc, parce qu’il s’agit d’aller vers des ORS. [ce point a été intégré dans la version finale du texte].

Maintenant, il est urgent de faire ce chiffrage du contenu du temps d’accompagnement élève avec nos camarades du 1er degré. Nous avons perdu trop de temps depuis 2014. Il est temps de se mettre au travail, en FSU, pour les AESH.