Aux J3E, politique et crustacés…

Les Journées d’études de l’École émancipée (J3E) sont un moment de partage apprécié

où alternent temps de débat et intermèdes plus festifs. Pour la deuxième année consécutive,

elles se sont déroulées à Préfailles (44) du 8 au 11 juillet et ont rassemblé plus d’une centaine de personnes.

Claire Bornais et Arnaud Malaisé ont ouvert les débats par un tableau de la situation politique et sociale. Après un cycle électoral qui a donné des succès à la droite et à l’extrême droite, nous nous sommes interrogé·es sur les crises en cours, sur les voies d’une recomposition du syndicalisme de luttes et de transformation sociale et sur son rapport au politique.

Un débat sur les retraites a permis à Nadine Castioni de rappeler les principes de ce conquis social et d’interroger la défense du statu quo alors que le système a été dénaturé par d’innombrables contre-réformes. Le projet du gouvernement de reporter l’âge légal impose de travailler à l’activation de cadres unitaires pour impulser les luttes et imposer un autre modèle de redistribution des richesses.

Le 3e débat, introduit par Amandine Cormier, Ingrid Darroman, Amélie de Schepper, Marie-Cécile Perillat et Céline Sierra a questionné le renouvellement du mouvement féministe qui est parvenu à mettre dans le débat public la question des féminicides. Il est aussi traversé par de nouvelles lignes de fracture. Des clivages existent autour des questions de la prostitution ou de la place des femmes transgenres et opposent mouvements de jeunesse et organisations plus traditionnelles.

Antoine Vigot a retracé le cycle de crises qui ont affecté les peuples depuis la crise financière de 2008 jusqu’à la crise climatique et la guerre en Ukraine. Elles nous obligent à revisiter et à actualiser notre internationalisme et notre antimilitarisme. Quelques axes prioritaires se dessinent : les mobilisations pour la paix et contre la militarisation en cours, la solidarité avec les migrant·es et la lutte contre les différences de traitements qui leur sont réservés.

Jean-Paul Gautier a dressé un tableau exhaustif de la nébuleuse d’extrême droite qui se renforce d’élection en élection et dénoncé l’effacement des digues durant le quinquennat Macron. Le débat a interrogé les manières de résister concrètement à cet essor de l’extrême droite.

Robert Hirsch a présenté son dernier livre sur les juif·ves et la gauche qui retrace l’histoire de la détermination variable de la gauche à s’engager dans la lutte contre l’antisémitisme, en hausse ces dernières décennies.

Le dernier jour, Julien Rivoire et Vincent Gay ont présenté un état des lieux des combats pour une réelle bifurcation écologique et une analyse de la contribution spécifique du syndicalisme. Il lui incombe de nourrir d’autres imaginaires en plus de la sobriété et de participer activement aux cadres collectifs d’élaboration pour que les travailleur·euses ne soient pas les « oublié·es » de la transition écologique, et de mobilisation comme l’alliance écologique et sociale « Plus Jamais ça ».

Enfin, comme chaque année, l’Association des ami·es de École émancipée a tenu son Assemblée générale statutaire. L’équipe responsable actuelle entame sa dernière année de mandat avant le passage de relais à un autre GD en 2023. Elle projette d’organiser les prochaines journées d’études à Préfailles avec toujours des débats, des apéros huîtres et une garde d’enfants. ●

L’équipe Responsable (44)