Accord relatif à la réforme de la PSC : ne pas tomber de Charybde en Scylla

Clément LEFEVRE (CAN, Normandie)

Sur l’accord PSC, il n’y a pas de bon choix :

La non-signature nous dissocierait de la CGT et Solidaires (partis pour signer) notamment parce que la négociation a mené à des avancées par rapport à ce qui était prévu au départ : participation employeur plus importante, panier de soin amélioré (qui pour ce que représente l’offre “référence” de la MGEN est un progrès, sur l’optique notamment – pas difficile sur ce point).

La signature contrevient directement à nos mandats, aussi bien sur le 100% sécu que sur notre opposition à l’ANI (équivalent dans le privé) et à sa transposition dans le public. Un autre recul porte sur la prévoyance qui dans ce cadre est dissociée. Cela invitera les mutuelles à surenchérir le prix des offres de prévoyance (invalidité, incapacité, décès). Autre élément problématique, l’inégalité accentuée avec les retraité·es. Il y aura en outre une rupture de solidarité encore plus forte qu’aujourd’hui entre les actif·ves et les retraité·es.

Sans développer plus avant, nous voyons toutes et tous ce qui est extrêmement négatif dans l’accord. Mais pour le moins, peut-on attendre mieux d’un accord négocié à froid et sans rapport de force ? Certes, il est éloigné de nos mandats, et le fond même est problématique, la PSC accentue encore la privatisation de la sécu. Mais les avancées vis-à-vis du texte initial ne nous laissent guère le choix. Sans accord c’est une PSC au rabais qui s’appliquera. De fait le gouvernement nous tient à sa main, comme il a été tenu de concéder des avancées pour espérer une signature. Tout cela, il faut l’expliquer, ne pas considérer cette signature comme une victoire. Cela obérerait totalement la portée de nos mandats.

Ceux-ci doivent donc être expliqués : une véritable campagne sur le 100% sécu doit être menée. Car le gouvernement sait qu’aujourd’hui peu de salariés savent ce que la sécu représente, comment elle est conçue, la différence entre une cotisation sociale et une cotisation à un organisme d’assurance. Tout cela se doit d’être popularisé à nouveau dans une campagne si possible intersyndicale, avec la CGT et Solidaires notamment. A ce titre, il serait préférable par ailleurs de conditionner la signature de la FSU à la signature avec la CGT et Solidaires, en sus de la campagne commune, et pour la rendre vraiment possible.