La publication des indices de position sociale (IPS), mixant les catégories socioprofessionnelles avec le capital scolaire des parents, a confirmé et documenté finement le séparatisme social engendré par l’école privée. Hormis dans certaines communes de l’ouest de la France où elle est en situation de monopole (14 % des communes bretonnes possèdent uniquement une école privée), la sélection de ses élèves lui permet en effet de concentrer massivement ceux possédant un IPS élevé. La ségrégation sociale au sein des collèges parisiens est, par exemple, éclatante, avec 3 établissements privés ayant un IPS inférieur à 110 contre 46 dans le public, tandis que 46 établissements privés ayant un IPS supérieur à 130 contre 19 dans le public. Mais cette ségrégation ne se limite pas à la capitale, elle débute dès le primaire et concerne, de façon plus ou moins accentuée, selon le tissu scolaire et social, l’ensemble du territoire.