Nous faisons tou-te-s aujourd’hui le constat des difficultés grandissantes dans nos métiers, de la complexité à appréhender nos missions et des insuffisances de la démocratisation qualitative dans les parcours scolaires… Sur toutes ces questions qui touchent à l’école, il est impossible de se priver des apports de la recherche. Des éclairages étayés, pour agir le plus justement et le plus efficacement possible sont nécessaires, car l’expérience seule ne suffit pas.
Aussi, la formation des enseignant-e-s doit-elle être universitaire et professionnelle. Professionnelle à travers les stages, le tutorat, l’expérience de vie et le travail dans les écoles et les établissements, parce que l’expérience construit des compétences. Mais universitaire ? Cela veut dire quoi ?
1/ Il s’agit bien sûr de la mise à disposition des savoirs issus des recherches, notamment en éducation, pour armer les collègues dans les tâches qui seront les leurs (supposant un taux d’encadrement suffisant et donc des E.-C. en nombre, ce qui est très loin d’être le cas).
2/ Il s’agit aussi que nos collègues fassent confiance aux apports de la recherche, y voient un intérêt et se les approprient. Il y a nécessité de faire l’expérience de la recherche (comme celle de l’enseignement) pour en comprendre les exigences méthodologiques, la rigueur, l’intérêt, et aussi les limites. Car il n’y a pas de transfert automatique dans les pratiques et c’est précisément le rôle du mémoire d’en être l’opérateur. Les outils scientifiques permettent que l’expérience se transforme plus vite et plus solidement en compétences professionnelles pour chacun-e.
Une formation approfondie, avec du temps pour réfléchir, ancrée sur le terrain et les pratiques, outillée par des savoirs scientifiques et la recherche (qui, par principe, évoluent). La formation des enseignants, c’est aux universités et à leurs composantes, avec les ESPE, de l’assurer.