- Edito de l’équipe responsable – 18 décembre 2023 –
Bim. L’assemblée nationale a adopté, ce lundi 11 décembre, une motion de rejet préalable de la loi Asile et immigration portée par Gérald Darmanin ! C’est un deuxième revers pour le ministre de l’intérieur après l’annulation de la dissolution des soulèvement de la Terre. Stigmatiser les étrangers en les associant à la criminalité et la délinquance faisait pourtant partie des promesses de la campagne d’Emmanuel Macron ! Après un an de discussion et de polémique sur fond de racisme, c’est un cinglant désaveu pour la Macronie et l’exécutif. Ce projet n’est pourtant pas encore mis de côté car son examen pourrait revenir via la commission mixte paritaire en s’appuyant sur le texte voté au Sénat, c’est-à-dire un texte encore plus droitier. Gérald Darmanin l’avait dit, il voulait “rendre la vie impossible aux migrant·es” et sa loi immigration est « la plus ferme avec les moyens les plus durs de ces trente dernières années ». Projet qui plus est durci par le Sénat avec, notamment, la suppression de l’AME (Aide Médicale d’État).
Les mobilisations des 3 et 18 décembre contre l’immigration jetable et contre la loi Asile et immigration autour de la journée internationale des migrant·es revêtiront ainsi une acuité particulière cette année, d’autant plus que les milices d’extrême-droite sortent et organisent la terreur dans les rues. Ce n’est pas l’immigration qui nous met en danger, ce sont les politiques racistes et anti-migrant·es. Dans les départements et à l’approche des JO de Paris 2024, les expulsions de familles se font de plus en plus nombreuses. Les préfectures appliquent à la lettre les injonctions du ministère de l’intérieur laissant des milliers de familles et d’enfants sur les trottoirs tous les soirs et les collectifs qui se mobilisent toujours aussi démunis. Nous sommes contre cette société des centres de rétention, des barbelés, des prisons et du racisme. Nous exigeons la régularisation de tous les sans papiers.
Bam ! Dans l’éducation, la caporalisation se poursuit gaiement. Malgré les jolies phrases d’Attal dans son courrier aux enseignant·es (“c’est avec les professeurs, par les professeurs, grâce aux professeurs, que nous relèverons le défi de l’élévation du niveau…”), le ministre veut attenter au peu de liberté pédagogique qu’il reste aux professeur·es en labellisant les manuels, en imposant une méthode unique en mathématiques dans le primaire, en favorisant l’entrée de l’intelligence artificielle au lycée. La promotion du redoublement, des groupes de niveaux, des stages de remise à niveau, le port de l’uniforme traduisent la vision passéiste propre à la macronie et à satisfaire un électorat réactionnaire et élitiste. La condition du brevet pour accéder au lycée risque d’aggraver le décrochage scolaire et d’éloigner définitivement certain·es jeunes de l’École. Loin d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail des enseignant·es et des conditions d’apprentissage des élèves, amélioration apte à réduire la difficulté scolaire affichée par les résultats de l’enquête PISA, le fameux “choc des savoirs” annoncé nous prépare une école du tri social, de la réussite scolaire pour les seules élites et de la production de chair à patron pour les autres. Avec la destruction de la voie professionnelle, c’est une nouvelle attaque contre les enfants des classes populaires qui seront les premières victimes.
Adieu espoir de démocratisation scolaire, bonjour aggravation des inégalités. Heureusement, Aurore Bergé est là, qui veut “relever les défis de la parentalité d’aujourd’hui”… Mais pour ce faire, que propose-t-elle ? Des travaux d’intérêt général pour les “parents défaillants”, des amendes… Est-ce ainsi que l’on rassemblera les fragments de notre société fracturée ? Sanctionner ou punir les parents ne calmera pas la colère de la jeunesse.
Boum ? C’est par un coup de marteau que le Président émirati, Sultan al-Jaber, a clôturé la dernière COP sur le climat. En 5 minutes les débats étaient clos mais tout le monde n’était pas dans la salle…. Car pendant ce temps l’alliance des petits états insulaires (AOSIS) étaient en train d’échanger sur le texte final de la COP28 et donc n’ont pas pu assister à la clôture des débats. Heureusement iels ont tout de même pu prendre la parole et rappeler qu’un tout petit pas avait été fait mais que ce n’était pas le “changement exponentiel”. En effet, la sortie des énergies fossiles a bien été acté mais… sans date… ni obligation ! Un accord donc qui ne se donne pas les moyens de son ambitions et qui ne permettra pas de faire dévier notre planète de sa funeste trajectoire.
Allez, avant janvier et les nécessaires mobilisations à l’éducation nationale et ailleurs pour commencer à contrer collectivement ces régressions, on poursuit la mobilisation avec la journée internationale des migrant·es le 18 décembre pour dire non à l’immigration jetable, non à Darmanin et oui à la régularisation des sans papiers !
On continue aussi à se mobiliser et à exiger, en urgence l’arrêt de la guerre menée par Israël contre les populations Palestiniennes malgré une résolution de l’ONU qui exige pourtant l’arrêt des bombardements et un cessez-le-feu humanitaire immédiat.