Marie Haye
Nous portons dans notre ADN l’unité du syndicalisme. C’est l’un de nos principes fondateurs, c’est le U. de notre logo. Mais le syndicalisme reste divisé : les forces syndicales sont éparpillées, ce qui les affaiblit, chacune, et ensemble.
La FSU avance pourtant, congrès après congrès, à la fois sur le périmètre et les modalités de cette unité. Avec ses mandats, elle construit des liens avec les autres organisations syndicales, notamment par l’action. Et c’est du côté de la transformation sociale qu’elle trouve écho pour les luttes qu’elle veut impulser. Ce n’est pas impossible avec le syndicalisme d’accompagnement, bien sûr, car le rouleau-compresseur du libéralisme ne lui laisse pas toujours d’autre choix (sur l’assurance chômage par exemple). Mais constatons que c’est nettement plus rare.
Dans la période que nous traversons, une période de crise environnementale, de crise sociale et politique exacerbée, il y a urgence : Solidaires l’a dit hier, la CGT également. La FSU le dit dans son texte. Et c’est pourquoi, dans la continuité de ses congrès précédents et renforcée par ce constat commun, elle propose d’avancer vers la construction d’un nouvel outil du syndicalisme de transformation sociale.
Ce sont des pratiques de terrain qui nous rassemblent : mobilisations, on l’a dit, comme celle menée contre la réforme des retraites en 2019 ; stages communs, comme le stage femmes ; ou encore investissement dans Plus Jamais Ça qui, comme l’a dit Philippe Martinez hier, a permis de mettre de l’huile dans les rouages. Et, c’est une vision commune que nous partageons : la conviction qu’il est nécessaire de changer profondément le système capitaliste, et non de l’aménager à la marge.
L’urgence n’est pas la précipitation ; l’urgence n’est pas de conclure ; l’urgence, c’est d’initier quelque chose par rapport à ce sentiment partagé, étape par étape, en ayant un cap. Et sous le contrôle des syndiqué·es, en débat avec les salarié·es.
L’urgence, c’est d’avancer ensemble. Avec les organisations qui partagent d’ores et déjà ce sentiment. La CGT et Solidaires sont maintenant disponibles pour cela. Et bien faisons leur des propositions.
Cette nouvelle étape n’est pas une fusion, ni une intégration, mais une co-construction en développement, une forme de refondation dans laquelle la FSU a la vocation à prendre toute sa place.
Les difficultés existent, évidemment, mais il nous faut trouver comment les dépasser, entre nous et avec nos partenaires. Proposer une étape spécifique à la Fonction publique sous la forme d’une intersyndicale pérenne est une bonne voie.
Ce congrès est l’occasion d’avancer encore, d’avancer ensemble. Saisissons-la : il y a urgence !