Valérie Soumaille
La multiplication des désastres écologiques et le réchauffement climatique toujours incontrôlé, mettent l’avenir de la planète et de toutes les espèces en danger, à un horizon de plus en plus proche.
Si les responsables politiques ne se montrent pas à la hauteur des enjeux, les mouvements citoyens, grandissants à travers le monde, multiplient les interventions pour leur demander des comptes. « La marche du siècle » a ainsi par exemple abouti à la condamnation de l’état Français pour inaction climatique.
Mais cela ne suffira pas. Les syndicats, le mouvement social doivent amplifier la pression pour qu’enfin on passe, du « blabla » aux actes.
Nous nous félicitions à Clermont Ferrand du développement des mobilisations qui, autour du slogan « fin du monde, fin du mois, même combat » liaient justice écologique et justice sociale, dénonçant la logique de marché et l’emprise du pouvoir de la finance. Celles-ci se nourrissent d’une exploitation toujours plus poussée à la fois du travail et de la nature, détruisent les droits sociaux, ont entrainé et aggravent la crise écologique.
Aussi, le débat que nous avons eu hier sur l’utilisation du terme Rupture écologique en lieu et place de celui de transition jusque-là utilisé, nous amène à le dire avec force : Oui, les nécessaires actions à mettre en œuvre devront être radicales pour être efficaces.
Et non, il n’y a pas d’aménagement possible du capitalisme, fusse-t-il vert, qui le rendrait plus vertueux !
Les mouvements pour la justice climatique doivent assumer la rupture avec ce modèle économique en défendant la décroissance matérielle et la prise en compte de la contrainte environnementale dans toutes les politiques publiques. Il n’y a pas de solution sans une planification pour produire moins, transporter moins, consommer moins globalement, ce qui implique une toute autre distribution des ressources pour une rupture écologique et sociale juste.
La conscience montante de la finitude des ressources qui commence, un tout petit peu, à structurer notre rapport au monde, doit se traduire par des choix clairs sur ce qu’il est nécessaire et soutenable de produire pour satisfaire les besoins élémentaires de tou·tes, partout sur la planète : se loger (décemment), boire et se nourrir (sainement), se soigner (gratuitement), se vêtir (durablement), être éduqué (pour s’émanciper), se cultiver (pour s’épanouir).
Le mouvement syndical a longtemps tablé sur l’augmentation et la répartition de la production pour améliorer les conditions de vie. La question pour lui, et pour la FSU, ne doit plus être aujourd’hui de savoir s’il faut diminuer la production matérielle, mais comment le faire sans que cela n’aggrave les inégalités sociales mais au contraire les réduise. Pour cela, à tous les niveaux, sa participation au foisonnement et à la diversité des initiatives et mobilisations qui articulent résistances et construction d’alternatives est une absolue nécessité.
La justice est au cœur de toutes nos luttes et des alternatives que nous appelons à mettre en œuvre dans tous nos textes. La justice sociale a été pensée dans le capitalisme avec la croissance ; la penser désormais sans croissance, est un défi écologique et politique.
Le syndicalisme de lutte et de transformation sociale, la FSU doivent participer à le relever !