Damien Besnard (BN, Créteil)
La proposition d’un mandat d’étude sur une bonification d’ancienneté pour compenser le différentiel de carrière et les écarts de rémunérations constatés entre les femmes et les hommes nous pousse à réfléchir aux modalités de mise en œuvre concrète de ce mandat d’étude.
La réalité des écarts de rémunération et de carrière entre les femmes et les hommes, dans une profession pourtant largement féminisée, est un constat partagé entre nous. En ce sens, l’intégration dans les paragraphes 78 et suivants d’avancées substantielles et de propositions concrètes sont une bonne chose en faveur de l’égalité et de la lutte contre les discriminations professionnelles.
Ce mandat d’étude doit donc être le moyen de poursuivre et d’approfondir notre réflexion syndicale et de proposer, sur cette question précise des écarts de rémunérations cumulés au cours d’une carrière, des propositions précises et à la hauteur des inégalités constatées : les enseignants gagnent, en moyenne, 13 % de plus que les enseignantes. Cela s’explique par un recours 3 fois plus important au temps partiel pour les femmes que pour les hommes ; de ce fait par un nombre d’HSA effectuées logiquement moins important ; et surtout par un taux de promotion à la hors classe et à la classe exceptionnelle entre 2 et 3 points inférieurs à celui des hommes. On pourrait également invoqué le biais que constitue la part plus importante d’hommes que de femmes dans les corps d’encadrement qui ont charge notre évaluation professionnelle.
Plus globalement, les chercheuses et chercheurs qui se penchent sur ces questions mettent en évidence aussi que les femmes ont plus tendance à se mettre au service de la carrière de leur conjoint et trouvent un développement professionnel dans des activités qui sont moins « rentables » en termes de carrière.
Ceci dit, nous ne souhaitons pas que ce mandat d’étude soit, comme trop souvent, une façon de « mettre la poussière sous le tapis » – je reprends ici une formule utilisée mardi par Emmanuel en commission. Et il est vrai que le résultat du mandat d’étude concernant les AED nous invite à envisager une autre méthode de travail, qui nous engage davantage, afin de trouver plus rapidement une position qui puisse largement faire consensus au sein du SNES-FSU.
Aussi, nous souhaiterions que ce mandat puisse comporter quelques jalons, des temps d’échanges et de réflexion selon un calendrier qui resterait à définir dès la CAN de rentrée. C’est le sens de l’amendement que nous avons déposé au paragraphe 77.