Jérôme Falicon
Une AESH accompagnant un élève dans ses jeux toute la semaine et dans tous les lieux d’une école maternelle … sauf… dans la classe avec les autres.
Une autre élève accueillie chaque demi-journée dans une classe différente d’une autre école.
Des situations vraies, ubuesques, certes, mais somme toute pas si exceptionnelles.
Alors, ces enfants, sont-ils des élèves ? Non. Alors cette école, est-elle inclusive ? Non.
Mais, quoi, ces enfants n’ont-ils pas droit à l’éducation ? Si.
Bien sûr, toutes les situations ne sont pas aussi dramatiques, l’école inclusive connaît aussi de belles réussites, mais elles sont souvent à mettre au crédit d’équipes particulièrement motivées utilisant des compétences acquises la plupart du temps hors de l’éducation nationale.
Comment rendre l’école capable d’accueillir et de scolariser dans de bonnes conditions tout·es les enfants et jeunes en situation de handicap ?
Des réponses, nous en avons : de la souplesse, des personnels formés et rémunérés correctement, du temps pour travailler en équipes pluriprofessionnelles, des structures spécialisées pouvant intervenir dans et hors l’école, bien sûr des effectifs corrects, liste non exhaustive.
Alors, que dit notre texte de congrès ? Il dit tout ça, il nous semblait correct au départ, nous avons proposé des amendements, comme beaucoup d’autres SD, les rapportrices et rapporteurs en ont repris beaucoup, merci, le texte en est singulièrement enrichi.
Il est aussi, malheureusement, moins cohérent et montre que nous devons encore travailler le sujet : nous utilisons encore, par exemple, le terme d’« élève à besoins particuliers », terme valise qui mélange allègrement difficulté scolaire, handicap et toutes sortes de situations qui ne relèvent pas forcément de l’inclusion, mais plutôt de l’hétérogénéité inhérente à l’école publique.
J’attire aussi l’attention sur le fait que réaffirmer à cet endroit du texte l’éducabilité de toutes et tous n’en fait peut-être plus forcément un synonyme de « tous et toutes capables ».