Salaires : l’heure est à l’offensive

  • Intervention d’Antoine Chauvel – Conseil national de la FSU-SNUIPP mai 2023 –

La réussite de notre pétition salaire a montré l’importance de la question salariale chez nos collègues.

C’est le quotidien : remplir le frigo, les loisirs pour les enfants, vais-je réussir à payer leurs études ? C’est aussi une question de reconnaissance. Suite à la crise Covid et alors que les conditions de travail se dégradent profondément, l’ultra majorité de nos collègues ont des fins de mois toujours plus difficiles. C’est enfin une question très politique et qui, mouvement des retraites aidant, a été remise sur le devant de la scène : qui produit les richesses et comment sont elles réparties.

Lors des discussions, la FSU-SNUipp a su maintenir la pression en associant nos collègues , contraignant ainsi le Ministère à acter une augmentation plancher de 96€ pour toutes et tous. Des bougées ont également été obtenues sur le déroulement de carrière.

S’il faut valoriser ce que la FSU-SNUipp a réussi à arracher, le verdict final est loin d’être satisfaisant : pour 70% des PE, le pouvoir d’achat continuera de baisser ! Et la revalorisation n’est qu’indemnitaire, alors qu’une augmentation indiciaire, elle, est maintenue en cas de maladie, s’applique sans distinction de fonction, est totalement prise en compte à la retraite…

Le simulateur de salaire, véritable palpeur, a parlé. Entre le travailler plus pour gagner plus du pacte et les primes différenciées selon l’ancienneté, plus de 9 collègues sur 10 sont mécontentes et mécontents.

Le syndicat majoritaire de la profession doit en tenir compte. Il doit porter la voix de nos collègues, ne pas survaloriser ce qui méconte 90 % d’entre elleux et obliger le gouvernement à répondre à l’exigence légitime d’augmentations uniformes et sans contreparties.

La FSU-SNUipp doit donc porter en FSU la nécessité d’une grève de rentrée sur la question du dégel de point d’indice pour toute la FP, seule revendication unifiante et qui ne soit pas vecteur de division, de contrepartie, de mise sous tutelle. Elle doit proposer à la FSU de le porter en intersyndicale FP. Cette question ouvre tous les possibles : du mouvement 1er degré solo à un élargissement à toute l’Éducation Nationale, la Fonction Publique, voire en interpro.

Mais au-delà d’une journée de grève, c’est un vrai plan d’action qu’il faut être capable de construire et de proposer pour le CN de pré-rentrée. Après une journée de grève en septembre, un ultimatum de 3 mois pour répondre à nos exigences peut être posé. 3 mois rythmés d’initiatives en profitant notamment de la date anniversaire de notre première pétition. De telles perspectives construites montreraient que le syndicat majoritaire est à l’offensive sur cette question et s’articulent en cohérence, en alternative, avec le refus du PACTE

Nous nous questionnons souvent autour de «quelle campagne de rentrée pour syndiquer ». Une campagne de rentrée sur la question salariale, articulée autour d’une grève franche et d’un plan d’action jusqu’en décembre serait porteuse de syndicalisation.

Les retraites ont montré que c’est dans l’action que les organisations syndicales se renforcent. Avoir de l’ambition pour nos collègues et pour la FSU-SNUipp c’est, dans la période, se tourner vers l’action sur les salaires.

Macron s’est donné 100 jours pour «renouer le dialogue». Prenons le à son propre jeu et construisons ensemble, dès la rentrée, les 100 jours pour nos salaires.