Les décrets d’application de la loi Rilhac sont actuellement soumis aux organisations syndicales représentatives.
Pour autant, les termes « Autorité fonctionnelle », « délégation de l’autorité académique », « participation à l’encadrement du système éducatif », désormais inscrits dans la loi ne trouvent à ce stade aucune définition dans les projets de textes réglementaires. Pire, le ministère refuse d’inscrire que l’IEN est le ou la seul·e supérieur·e hiérarchique des personnels des écoles, il leur confie la mission de « veiller au bon déroulement des apprentissages ».
Le ministère propose également des modifications sur un volet statutaire avec une évaluation spécifique des directeurs·trices sur la base d’un entretien quinquennal avec l’IEN ou un avancement accéléré avec une bonification de trois mois par année de direction. Il s’agit d’appliquer un régime d’exception aux directeurs·trices qui échapperont ainsi aux règles communes des entretiens de carrière et de l’avancement.
Nous avons combattu cette loi, notamment en raison du schisme qu’elle créé dans le fonctionnement collectif de l’école, plaçant les directeurs·trices en extériorité de l’équipe enseignante.
Ces possibles évolutions avancent de manière concomitante avec la place imposée aux directeurs·trices dans les évaluations d’écoles, le rôle qui leur est confié par la note de service « plan maternelle » avec la création du conseil de directrices et directeurs, la nouvelle place des directeurices dans l’élaboration des projets d’écoles, la nouvelle place dans l’analyse des résultats aux évaluations nationales avec comparaison des résultats entre les écoles de la circonscription et leur place centrale dans le PACTE actuellement décliné par le ministère…
Face à ce changement de paradigme qui s’impose sans dire son nom, la FSU-SNUipp doit rester offensive contre ces décrets qui, par le flou qu’ils entretiennent, ouvrent le champ de tous les possibles, surtout les pires. Pour cela, nous disposons d’un large soutien de notre profession qui, à chaque fois qu’elle s’exprime (RIS, stages, enquête ministérielle, institut de sondage, consultation syndicale…), rejette massivement ces orientations. Une fois encore nos mandats de congrès protecteurs des les collectifs de travail et de l’horizontalité du fonctionnement des écoles doivent être popularisés. Cela passe par une campagne nationale qui mettent à jour les transformations en cours et donne des ressources pour penser le rôle du collectif en opposition.
Aujourd’hui, il ne s’agit pas d’éviter de pointer la charge de la fonction des collègues directeurs·trices, mais nous avons la responsabilité de porter l’unité de notre profession et la spécificité de notre fonctionnement d’école où des enseignant·es sont en charge de la direction. Sans quoi nous pourrions vivre la fin de l’histoire commune entre les directeurs·trices et les adjointes et subir un fonctionnement d’école structurellement et « statutairement » plus vertical qui mettra à mal les conditions de travail des directeurices et des adjoint·es et la cohésion des collectifs.