Présentation du texte action de l’École Émancipée

Par Damien Besnard (Créteil)


Dans le monde, en Europe et en France, le constat d’une montée des forces réactionnaires semble s’imposer contre les intérêts des travailleuses et des travailleurs, contre les idées de progrès et de transformation sociale. 

Malgré les formules toutes faites sensées donner, comme hier soir, des gages de son engagement contre le RN, E. Macron a bien fait le choix depuis ses vœux et avec le remaniement, d’un gouvernement toujours plus à droite pour la 2e partie de ce quinquennat. 

Dans les mots comme dans les axes politiques débattus, il assume de faire sauter les digues du « barrage républicain », dans une soi-disant course contre l’extrême-droite qui s’avère finalement être le meilleur des marchepieds pour permettre au camp Le Pen une éventuelle victoire. Le « en même temps » de 2017 est désormais clairement de droite et d’extrême-droite, et nul·le ne peut dire jusqu’où cette fuite en avant pourrait nous conduire après l’adoption de la loi immigration. 

Le nouveau gouvernement, présenté comme « resserré », affiche surtout une grande continuité, qui marque le besoin pour la bourgeoisie libérale au pouvoir de maintenir un programme au service de ses intérêts de classe. A titre d’exemple, nous pouvons ainsi souligner la longévité de Bruno Le Maire depuis plus de 6 ans à Bercy, sans compter son expérience passée au service de Sarkosy. Il n’y a donc pas trop d’illusions à se faire sur les objectifs visés, tant Macron entend garder son cap envers et contre toutes et tous, s’inscrivant finalement comme le meilleur héritier du sarkozysme.

Dans le domaine de l’éducation, la communication médiatique et mensongère et les politiques réactionnaires prennent toujours le pas sur les réformes bénéfiques aux élèves et aux personnels. On atteint aujourd’hui des sommets de cynisme et de mépris de classe avec les déclarations de notre nouvelle ministre. Les annonces cosmétiques sur la remise des diplômes, la généralisation de la « tenue unique » et du SNU confirment nos analyses au sujet d’une rhétorique aux accents martiaux voire fascisants, à l’opposé de nos valeurs et du projet émancipateur et démocratique que nous portons pour l’École laïque et publique.  Et force est de constater que les « choix historiques » vantés par G. Attal se font sans les moyens budgétaires et humains nécessaires aux réels besoins du système éducatif. 

La gravité des attaques en cours nous impose de peser dans les débats en cours pour que le syndicalisme de lutte et de transformation sociale s’impose face aux tendances réactionnaires à l’œuvre. En dépit de la morosité ambiante, il n’y a rien d’inéluctable à la mise en place des scénarios les plus pessimistes. Il est même de notre responsabilité de continuer à y croire et à construire des perspectives de mobilisations et de luttes pour faire gagner notre camp. 

Le 1er février doit donc être le point de départ de cette réponse et d’un plan d’action ambitieux pour engager la profession dans l’action, avec le soutien de l’opinion qui reste largement attachée aux valeurs du service public. 

Cependant la mobilisation ne se fera pas par la juxtaposition des colères exprimées par les syndicats nationaux, mais bien par un vrai travail fédéral dont le SNES doit être le fer de lance. Cette mobilisation sera massive si elle est construite à l’échelle de la FSU, non en s’appuyant sur les revendications corporatistes des un·es et des autres, mais bien en mettant en avant la cohérence des attaques pour disloquer le service public dans son ensemble. 

C’est en ce sens que la plateforme revendicative pour le 1er février doit être développée et adaptée dans le contexte des dernières déclarations du gouvernement, pour nous permettre d’entraîner l’indignation de nos collègues et de construire le rapport de force nécessaire et indispensable pour pouvoir gagner.