Présentation du texte action de l’École Émancipée
Notre texte commence par une caractérisation de la situation actuelle, marquée par des mouvements antiracistes très forts, de la jeunesse notamment auxquels le gouvernement ne sait répondre que par son projet de loi contre le séparatisme, reprenant les thèmes, et le vocabulaire chers à la droite extrême et à l’extrême droite (ensauvagement n’étant pas le plus anodin). Lui qui se voulait ni de droite ni de gauche fait clairement de la surenchère sécuritaire et nationaliste.
Il tombe le masque aussi sur sa politique économique avec son plan de relance qui se résume aux cadeaux faits au patronat, aux licenciements, aux efforts demandés aux salariés (par ex avec le Segur de la Santé).
Dans ce contexte toujours marqué par la crise sanitaire, rien n’a été fait pour préparer la rentrée sereinement en protégeant élèves et personnels et en tenant compte de la discontinuité pédagogique qui a aggravé toutes les inégalités sociales et scolaires déjà à l’œuvre.
Rien non plus pour anticiper, avec des procédures claires et connues de tous, les rebonds possibles d’épidémie que nous sommes probablement en train de vivre, ce qui accentue le désarroi et l’angoisse de nos collègues.
Il est donc difficile de dépasser les questions sanitaires mais c’est de notre responsabilité de le faire.
Il y a accord entre nous tous au vu des constats faits hier matin sur cette nécessité de lancer une campagne forte sur les mesures d’urgence pour l’Education Nationale : elle se fondera sur une dénonciation des effectifs trop chargés partout pour permettre les remédiations dont ont besoin nos élèves ; sur la demande de recrutements d’enseignants mais aussi de personnels de vie scolaire, de psyEn, d’infirmiers, AS et d’agents territoriaux en charge de l’entretien et du nettoyage des bâtiments ; sur l’augmentation conséquente du point d’indice, seule à même de permettre une revalorisation de nos carrières.
Elle mettra en avant les aménagements de programmes attendus par la profession pour avoir le temps de reconstruire la relation pédagogique avec les élèves et leur permettre de rentrer dans les apprentissages qui n’ont pas pu se faire et dans les nouveaux.
Pour le lycée notamment, le Snes pourrait rassembler autour de lui les autres syndicats de l’Education, les associations disciplinaires, les fédérations de parents d’élèves et les organisations de lycéens pour lancer le mot d’ordre “aucun examen avant la fin d’année (troisième trimestre)” et le faire vivre par des pétitions, affiches, tribunes dans la presse, autocollants.
Cette campagne active serait un levier de mobilisation des collègues afin de construire un mouvement de grève majoritaire et elle pourrait nous permettre d’avoir l’appui de l’opinion publique et des parents qui nous sont plutôt favorables après le confinement.
C’est à nous d’essayer d’inverser le cours de choses et de convaincre autour de nous qu’il faut des moyens pour l’Education afin de permettre des conditions de travail et d’études favorables et une véritable démocratisation de l’école.