Sur la grille horaires pour le collège

Marc Rollin (CAN)

J’interviens sur le paragraphe 37.
Dans notre lutte contre le “choc des savoirs” et pour la construction d’un collège et d’un lycée démocratiques, publics, une fois que tous les privés auront été nationalisés, nous devons impérativement réaffirmer avec force notre vision éducative avant d’entrer dans le détail de grilles horaires et de programmes.
Ancré dans des valeurs de démocratie et de promotion d’égalité, inscrit dans un enseignement exigeant et ambitieux, un modèle novateur de collège et de lycée doit émerger, dépourvu de hiérarchie de voies et de groupes de niveaux, favorisant l’inclusion et la formation d’individus responsables, créatifs et critiques.
Nous devons aussi réfléchir et proposer des pistes pour réduire les écarts entre milieux socio-culturels.

Ces principes doivent guider la conception d’une grille horaire réfléchie, résultat d’une détermination des objectifs éducatifs visés pour chaque niveau d’enseignement et donc des contenus. Ils doivent être au cœur de notre démarche éducative, avant même de discuter des détails logistiques et organisationnels.
Si la grille proposée pour le collège, et bientôt pour le lycée, questionne, ce n’est pas parce qu’elle est fondamentalement mauvaise – nous connaissons toutes et tous la sincérité avec laquelle les camarades ont travaillé dessus – mais parce qu’elle est pensée dans un cadre trop étroit, imposé par le contexte et les réformes régressives successives, réduisant l’horizon des possibles. Preuve en est la mention dans le texte d’un ancien dispositif dérogatoire, la Prépa-Pro, qui comme son double la Prépa métiers, n’est qu’un outil de tri social et scolaire.

Sans utopie, sans une volonté de penser dans des cadres nouveaux, nous ne pourrons pas véritablement transformer notre système éducatif et continuerons à mener des luttes défensives, au lieu de proposer des alternatives qui redonneraient de l’espoir à notre profession attaquée de toutes parts.

Syndicat majoritaire, le SNES, dans le cadre d’un printemps des luttes, doit faire entendre quelque chose de puissant et d’ambitieux pour l’école publique. Il doit, par tous les moyens, faire comprendre qu’il n’y aura pas d’alternative éducative crédible et émancipatrice sans renverser la table ! Camarades, vive l’utopie syndicale et pédagogique !