Yannick Longuet (Marseille)
Depuis le début de ce Congrès, le SNES définit une école pour toutes et tous les élèves. Un projet cohérent du collège au supérieur dans lequel l’EE se reconnaît, un projet qui propose à toutes et tous les élèves d’être dans une école qui les émancipe et les élève. Alors comment comprendre que demeure un espace dans l’école publique, qui trie les élèves en reproduisant les inégalités sociales ? Aujourd’hui encore, dans ce lieu, seulement 7% d’enfants d’ouvrier·ères sont reçu·es et 11% des enfants d’employé·es sont admis. Certains diront qu’il en est de même dans les séries scientifiques du lycée ou les Master 2 et que leur suppression n’est pas prévue. Or d’une part, la sociologie des masters et des spécialités scientifiques est très différente et par ailleurs les étudiant·es et lycéen·nes coûtent environ 11 000 euros par an chacun·e, quand un·e élève de ce lieu magique coûte presque 16 000 euros par an à l’Etat. Ce delta permettrait de combler 30 000 des 130 000 places manquantes à l’université ! Est il acceptable aujourd’hui que l’argent public soit si mal employé, quand le SNES dénonce, à raison, la gabegie de l’argent public envers le privé sous contrat qui pratique le tri social ?
Alors, c’est sûr, nombre d’enseignant·es ont fréquenté ce lieu et pour nombre d’entre elleux, leurs enfants les fréquentent encore. Et il est bien sûr difficile de renoncer à des privilèges dont on bénéficie…. il est difficile de sortir de cet aveuglement volontaire. Mais il est temps d’être courageux, et le SNES-FSU a su l’être sur d’autres sujets. Nous réclamons donc la suppression des CPGE : quant au mandat qui demanderait les CPGE pour tou·tes, cela s’appelle l’université accessible à tou·tes les bachelier·ères sans sélection. Nous soutenons l’amendement 47 de Créteil sur la suppression des CPGE.