Le syndicalisme que nous portons est internationaliste, car nous avons conscience que les luttes que nous menons contre le néolibéralisme en France sont liées à celles que nos camarades mènent en Europe et à travers le monde, notamment autour du droit à l’éducation pour tou-tes. Les débats sur l’action vont être ramassés et les enjeux internationaux ne seront qu’évoqués aussi avons nous voulu intervenir maintenant car ils ne peuvent être complètement absents des discussions sur le syndicalisme que nous portons.
L’actualité est dominée par les répressions menées par l’Etat colonial israélien contre une population palestinienne qui résiste à l’ occupation et aux discriminations au quotidien. La guerre à Gaza, dont le cessez le feu d’hier soir, laisse espérer la fin, a été marquée par des crimes de guerre de grande ampleur. La complicité objective de l’Etat français, qui a renvoyé dos-à-dos puissance colonisatrice et colonisé-es, et a été jusqu’à interdire des manifestations de solidarité, appelle à une réaction forte du mouvement syndical et politique pour exprimer la solidarité avec les Palestinien.ne.s et refuser les intimidations. C’est le sens de la motion déposée, qui sera maintenue par Ecole Emancipée. En effet nous ne nous résolvons pas à laisser palestiniens et israéliens être renvoyés dos à dos sur le conflit en cours, nous souhaitons que le SNES dénonce clairement la situation d’apartheid en Israël et affirme son soutien à BDS, et nous regrettons que le secrétariat général n’ait pas cherché des formules de synthèse, comme nous y arrivons souvent en FSU.
De même en Colombie, les révoltes populaires face au projet néolibéral du gouvernement Duque, qui souhaite notamment privatiser le système de santé, sont réprimées dans le sang. Arrestation, torture des opposant-es, répression violente sont le quotidien des manifestant-e-s. Le silence du gouvernement français est assourdissant. Ecole Emancipée propose donc une motion spécifique sur ce point. Plus tard, il serait trop tard pour ce faire.
Nous tenions à évoquer aussi les luttes à travers le monde qui laissent entrevoir des succès : le mouvement en Inde contre l’agenda néolibéral de Modi a fait reculer ce gouvernement raciste avec la plus grande grève générale de l’histoire. Au Chili, le mouvement social a obtenu une nouvelle constitution qui va clore le cycle ouvert avec la dictature de Pinochet.
En Europe, les luttes restent à construire. La politique migratoire continue à causer dans un silence assourdissant des centaines de morts en Méditerranée. Pour revendiquer un accueil digne et une tout autre politique migratoire en Europe, le SNES, avec la FSU, doit appeler à participer à l’initiative féministe transationale “Toutes aux frontières” le 5 juillet prochain à Nice.”
En Europe encore, nous devons développer les actions communes sur les services publics de la santé et de l’éducation, mais aussi sur la transition écologique. L’initiative Pas de profit sur la pandémie est un premier pas. L’ouverture de la COP 26 en novembre 2021 doit être l’occasion d’imposer le projet du mouvement social pour une transition écosocialiste qui garantisse un “monde d’après” émancipateur.Le SNES doit s’y impliquer pleinement avec la FSU pour que cet enjeu majeur pour l’humanité devienne un objet de lutte d’émancipation pour les salarié-e-s et la population.