Les critiques de l’École Émancipée au rapport d’activité ont deux objectifs pour l’avenir du SNES-FSU Créteil : le renforcement de son efficacité dans l’action et l’amélioration de son fonctionnement démocratique.
Limites et faiblesses dans la construction des mobilisations
Ce mandat a été rythmé par différentes réformes : la loi travail, le protocole PPCR, la réforme de l’évaluation des personnels et la réforme du collège. Nous n’avions pas en la matière, au sein du SNES Créteil, de désaccord de fond.
Certes, la réforme de l’évaluation au collège LSU fut davantage débattue car il nous semblait plus approprié, pour des questions de lisibilité et donc d’efficacité, de défendre un mot d’ordre unique (valider toutes les compétences) plutôt que de proposer plusieurs possibilités.
En revanche, nous ne partageons pas la lecture faite par le secrétariat général du mouvement de l’automne 2016 pour une carte élargie de l’éducation prioritaire en lycée. En effet, il mentionne les grèves du 29/9 et du 11/10 sans dire qu’elles n’étaient pas à l’initiative du SNES-FSU. Initié par le collectif Touche pas à ma ZEP (jamais mentionné par ailleurs), le mouvement s’est construit par les assemblées générales. Une fois lancé, le SNES-FSU l’a soutenu en participant à l’intersyndicale, sans contribuer pour autant à son animation, sans l’impulser avec les collègues, ce qui n’a pas permis de gagner davantage que la prolongation du dispositif transitoire des bonifications APV et des primes.
Dès la rentrée 2017, six lycées étaient mobilisés sur les questions d’effectifs par classe et de fin des contrats aidés. Les camarades ÉÉ ont animé la coordination des établissements en lutte, proposé la tenue d’AG et insisté pour que le SNES-FSU y participe, ce qu’il ne fit que pour la première. Si le SNES-FSU a bien relayé les appels et initié un rassemblement devant le conseil régional, il n’a pas structuré le mouvement, fait converger les actions pour que davantage d’établissements obtiennent gain de cause.
Mettre en œuvre l’action plus efficacement
Nous avons à plusieurs reprises exprimé le besoin de diffuser davantage les idées du SNES et de la FSU au moment de la loi travail. Les collègues ont besoin de matériel (tracts, affiches, etc.) pour agir dans leur établissement. Contrairement au secteur lycée qui se montre très dynamique contre la réforme du bac, le secteur collège semble atone (très peu de réunions ni de coordination, peu de matériel par rapport au mandat précédent).
Porter nos mandats jusqu’au bout
Alors qu’en CAA, les camarades ÉÉ amendent les textes et cherchent les compromis nécessaires, ils regrettent que les positions communes ne soient pas toujours défendues de façon offensive en CAN (le parlement national du SNES), où nos représentant-es votent systématiquement les textes soumis par le secrétariat général national UA. La majorité UA académique ne semble pas se donner les moyens d’infléchir les positions du SNES-FSU national.
Partager les responsabilités départementales et académiques
À l’échelon académique, les militant-es de l’École Émancipée sont investi-es pleinement dans le travail du S3 et de ses secteurs. Cependant, le fonctionnement pluraliste du SNES Créteil reste souvent de façade avec une pratique de la « direction majoritaire » qui ne prend pas suffisamment en compte la représentation des tendances. A l’échelon départemental, alors que plus d’un-e syndiqué-e sur trois a voté pour notre tendance dans le 93, à la rentrée 2017, un militant ÉÉ, bien que S1 investi dans son établissement depuis des années, s’est vu refuser l’entrée dans la section départementale. Le secrétariat général du SNES-FSU Créteil prétend pourtant déjà « mettre en œuvre un syndicalisme ouvert où chacun-e doit pouvoir trouver sa place ». Pour passer de la parole aux actes, il lui suffira de garantir dès le prochain mandat l’ouverture de ses instances à l’ensemble des militant-es, UA ou non, à la hauteur de ce qu’ont exprimé les syndiqué-es par leur vote.
Pluralisme et démocratie accrus au sein du SNES-FSU garantissent que chacun-e puisse s’y syndiquer et y militer, et que l’action syndicale soit plus encore à la hauteur des attaques et des enjeux.
Voilà pourquoi l’École Émancipée Créteil appelle à ne pas voter pour le rapport d’activité du S3 de Créteil.