Stéphane Girier (Versailles)
Chères camarades,
je suis honoré, et à vrai dire aussi un peu impressionné, de faire la toute première intervention de cette toute nouvelle commission action d’un congrès national du SNES.
Elle portera sur un point de stratégie, pour contribuer à répondre à la question, que nous nous posons toutes et tous ici, c’est-à-dire de savoir comment bâtir un plan d’action permettant de gagner.
Pour cela nous pouvons nous appuyer sur plusieurs expériences de récentes luttes victorieuses dans l’éducation…..
Nulle ironie de ma part dans cette proposition, ni de référence au mouvement dans le 93, qui n’a pas ENCORE gagné.
Mais une proposition de nous appuyer sur plusieurs exemples venant de l’étranger.
En particulier à ce qui s’est passé au Québec, dont le SNES s’est largement fait écho, et aussi au récent mouvement victorieux au Royaume-Uni.
Si chaque pays a ses spécificités, il a fallu dans les deux cas arracher ces avancées à des gouvernements initialement décidés à ne rien lâcher, à l’image de ce qui se passe en France avec Macron et consorts.
Or il nous semble que des représentant·es des syndicats concernés sont présent·es à notre congrès.
Si c’est bien le cas, elles et ils méritent d’abord une ovation mais il nous semble qu’il faudrait aussi les solliciter pour témoigner précisément devant nous de la manière dont iels sont parvenues à construire un rapport de force qui les a conduit à ces victoires.
En particulier sur leur gestion de ce « point de bascule » qui fait qu’un mouvement parvient à se radicaliser, condition aujourd’hui nécessaire, sinon suffisante, pour gagner.
Cela pourra peut-être nous aider à comprendre pourquoi nous n’avons pas réussi cette bascule, le 7 mars 2023 lors du mouvement pour nos retraites.
Beaucoup de nos collègues sont à bout et conscient·es que le système éducatif français est en train de s’effondrer mais ce n’est pas pour autant qu’ils et elles étaient massivement dans la rue hier car beaucoup se résignent, ne pensant pas possible d’inverser le cours des choses.
Notre devoir est de leur rendre l’espoir en faisant preuve d’audace et de fermeté. C’est une question de survie.
Je vous remercie.