Pour repenser l’entrée dans le métier

Audrey Oualid (Créteil)

Nous savons que certaines académies se sont étonnées, lors de leur congrès, de ne pas voir réapparaître le mandat de l’École Émancipée sur la place des concours, voici donc une séance de rattrapage. 

Vous le savez, l’École Émancipée porte le retour de la place des concours de recrutement à Bac +3. S’il en est besoin, nous précisons que Gabriel Attal n’est pas École-Émancipée-compatible : la réforme portée par le gouvernement ne croise que très très partiellement ce que nous revendiquons depuis des années. Avancer le concours à Bac +3 est à nos yeux une manière de soulager plus tôt nos futur•es collègues des pressions des épreuves et leur permettre d’être assuré•es plus tôt de la certitude d’avoir un métier. Après la licence, les lauréat•es du concours seraient ainsi accompagné•es progressivement dans l’entrée dans le métier, libéré•es des préoccupations financières et poursuivraient pendant deux ans encore leur formation universitaire, formation débarrassée des pressions de l’employeur à appliquer des pratiques normées et promues par l’institution. Cela nous semble rendre, en plus des pré-recrutements massifs avec lesquels nous sommes d’accord, le métier un tantinet plus attractif et son accès plus démocratique.

Nous connaissons les réticences de beaucoup face à notre proposition. Le niveau master serait par exemple un gage contre la dégradation de notre métier tant symbolique que salariale. Mais la masterisation a été mise en place par Sarkozy en 2010. Et depuis nous n’avons pas observé une quelconque revalorisation de nos métiers. Pour un grand nombre de professions, le concours a lieu au début des études et cela ne rend pas par exemple les métiers de médecin, de magistrat ou d’ingénieur moins prestigieux. Il s’agit donc de repenser véritablement le processus de formation initiale et l’entrée dans le métier.