Hélène Virollaud (Nancy-Metz)
« Les bons chefs sont pires que les mauvais, parce qu’ils nous font aimer le concept de chef », disait Freinet. On en est loin. Les chef·fes d’établissements sont des relais de la politique gouvernementale, elles et ils en sont les chevilles ouvrières.
S’il peut y avoir des réserves voire des oppositions au départ, elles et eux veillent finalement à la mettre en œuvre. En témoignent les récentes positions du SNPDEN à propos du Pacte, un temps rejeté puis appliqué sans contestation, les chef·fes tentant de le faire signer en masse dans les établissements en n’hésitant pas à faire pression sur les collègues. Ce sont nous les profs qui continuons à résister. La réforme du lycée a connu la même trajectoire, d’abord méfiance, puis application. Et nous, nous continuons à lutter contre elle.
Avec le choc des savoirs, ce sera pareil, les chef·fes le critiquent mais le mettront en place, même si leurs syndicats s’y opposent fermement, pour l’instant.
Elles et ils l’appliqueront contre l’intérêt des élèves, contre la volonté des parents, contre celles des IPR et bien sûr contre celle des profs.
La pression hiérarchique locale que nous subissons n’est pas une petite question, les camarades sur le terrain qui font l’accompagnement des collègues attaqués, le savent, cela demande un temps croissant. Ces oppressions sont insupportables mais nous n’appelons pas à inscrire dans nos mandats qu’elles cessent, cela n’aurait aucun sens et cela serait sans effet.
En revanche, réfléchir au concept de chef n’est pas vain.
Est-il nécessaire qu’un corps de direction existe ?
Leurs missions ne pourraient-elles pas être assurées entre collègues ?
L’ajout dans le texte d’un mandat d’étude sur les prérogatives des chefs d’établissement est une avancée mais il devrait aller plus loin en questionnant réellement la nécessité du corps de direction.