Palestine : maintenir le cap de la justice, refuser les instrumentalisations

Les appels unitaires issus du collectif national pour une paix juste et durable ont permis de ne pas renoncer à la défense des droits du peuple palestinien que nous portons dans nos mandats et de résister à toutes les tentatives d’instrumentalisation.

La situation en Palestine est dramatique et 18 agences de l’ONU dénoncent des crimes contre l’humanité : plus de 11000 mort·es , dont plus d’1/3 d’enfants, 30 000 blessé·es. Ce bilan va s’alourdir très rapidement au vu de la situation alimentaire et sanitaire liée à des massacres qui risquent de s’accentuer.

La tentation du pouvoir actuel d’instrumentaliser cette guerre à des fins politiciennes doit être dénoncée. Il a voulu gommer toute dimension coloniale au conflit pour en faire une guerre civilisationnelle contre le terrorisme, tentant de construire une « unité nationale » faites d’amalgames racistes dans laquelle s’engouffre le RN. Et criminaliser toute voix divergente en interdisant rassemblements et manifestations

L’exécutif, soutenu par les droites et l’extrême-droite parlementaires, a su ensuite opportunément instrumentaliser la nécessaire et intransigeante lutte contre l’antisémitisme. Le texte d’appel à la manifestation de dimanche dernier dit : “Les actes antisémites se multiplient (…). Notre laïcité doit être protégée, elle est un rempart contre l’islamisme (…)”. L’absence de référence aux autres racismes est problématique. Et pointer l’islamisme comme seule source de l’antisémitisme a permis à l’extrême-droite, pourtant fondamentalement antisémite, de participer aux manifestations, de couronner ainsi sa stratégie de dédiabolisation et de poursuivre sa croisade anti-musulman·es.

C’est ce qui a conduit les OS de transformation sociale, dont la FSU, à refuser de participer à la manifestation du 12 novembre. Les mobilisations contre l’antisémitisme et contre tous les racismes, demeurent urgentes et nécessaires.

Au moment où il faudrait condamner sans réserve tous les racismes, d’où qu’ils viennent, et rappeler qu’il ne saurait y avoir d’essentialisation ethnique ou religieuse autour du conflit israélo-palestinien, le pouvoir fait le choix clair de cibler une communauté entière et seulement elle.
Cette stigmatisation, cette essentialisation, sont inadmissibles et participent à amplifier ce qui est prétendument combattu.

Continuer a à mobiliser pour la libération des otages israéliens et des prisonnier·es palestinien·nes, pour un cessez-le-feu coercitif, pour la poursuite des criminels de guerre et pour le respect des résolutions de l’ONU est indispensable pour infléchir la position française.

Densifier encore la présence syndicale dans les manifestations est un enjeu crucial pour faire vivre les principes de justice et du droit international en refusant toutes les essentialisations identitaires.

Pour cela, la FSU-SNUipp doit oeuvrer à la solidarité internationaliste et faire pression sur notre gouvernement pour exiger une solution de paix au proche orient et dans le monde. Prôner la justice, refuser l’instrumentalisation et le faire savoir.


Garder le cap quand les vents sont forts, c’est dur mais nous ne devons rien lâcher. Et avancer.